La forêt… Ce fut comme revenir à la case départ. Retrouver ces arbres m’ayant adopté il y a fort longtemps, ressentir à nouveau le vent parcourant le long de ma peau, semblable aux caresses d’une mère depuis trop longtemps séparé. Et le chant de ses oiseaux, qui racontaient la nostalgie des temps anciens avant le drame. Assis là, je regardais donc cette étendue sauvage, reconnaissant chaque ligne, chaque feuille. Quelle étrange sensation que cela procurait. Mon cœur sentait un certain bonheur, mais resta tout de même écraser par le poids du remords. Nous venions à peine de quitter des terres hostiles et retrouver notre foyer. Et, Rhéa était encore parmi nous.

Comme une compétition de chant, la voix de cette sorcière résonnait de plus en plus fort dans la tête, couvrant peu à peu celui des oiseaux et du vent. Je réentendais encore et encore ces mêmes mots. A la fois doux et mortels. Cette maudite créature voulue me pousser à commettre l’irréparable et fort heureusement, avait échouer. Regardant mes mains, je vis quelques fois une lueur blanche sortir de l’une, un monticule de poussière souffler au vent de couleur de noir de l’autre. Mes nouveaux dons… Je commençais peu à peu à les comprendre, mais leur contrôle m’échappait encore quelque peu. Mais quand je revis en vision le monstre qui voulu la perte de nos âmes, je poussais un si violent rugissement que les oiseaux se turent et prirent la fuite. Même les arbres, fidèles gardiens de la nature tremblèrent sous ma colère.

Retrouvant mon calme, je vis revenir Mike vers moi. Un sourire illumina mon visage et sans retenu, je me précipitais pour aller le rejoindre et l’embrasser, le tenant fermement dans mes bras comme j’aimais tant le faire, et encore plus depuis notre retour des ruines.

"Vielle canaille ! Te revoilà enfin !"

Je culpabilisais encore d’avoir manqué de le tuer. D’après ce qu’on m’avait expliqué, mon état mental et émotionnel furent ébranler par l’éruption de mes « nouveaux » pouvoirs, me rendant plus influençable. Mais cela ne changeait rien pour moi, je savais ce que j’avais fait, sous contrôle ou non et j’en portais la responsabilité. Mike était sans nul doute, le meilleur frère que nous pouvions avoir et j’avais bien faillis gâcher tout cela. Comment ne pouvait-il pas m’en vouloir ? A sa place, n’aurais-je pas chasser celui ayant voulu m’arracher la gorge ? Mon cœur y retrouva tout de même un minimum de réconfort, car il cherchait encore, la preuve, la certitude que tout cela n’était qu’un mauvais songe et que tous deux, ne perdirent en rien leur confiance mutuelle.

Le relâchant, le reculais de quelques pas, afin de laisser de la distance entre lui et moi. Pas que je voulais nécessairement me sauver de mon frère, juste que je ressentais mes membres se retransformer. On voyait encore parfois cette lueur se mélangeait à la matérialisation des ténèbres. On le voyait toujours aussi bien sur mes mains et me calmant un peu, j’arrivais à les faire disparaitre.

"Je… Je crois que je commence à comprendre comment ça marche. Cela semble lié à mes émotions. Mais… On verra ça après. Allez viens, reposes toi un peu."

Comme un enfant, je trainais mon frère jusqu’à moi et nous prenions place là où je me reposais juste avant. Très honnêtement, je ne savais toujours pas trop comment me comporter. J’étais partager entre la joie d’être avec lui, et la honte. Cependant, mon très cher frère avait toujours exprimé son attachement à ma personne, m’encourageant à ne pas lâcher prise. L’attrapant au niveau du coup, mon bras passa derrière sa nuque, reposant sur ses épaules. Signe que nous retrouvions notre complicité non ? Je le voulais en tout cas et même si on pouvait trouver que j’en faisais trop, je préférais cela à pas assez. Je crois même que cette expérience quelque peu traumatisante à éveillé un trait de caractère qui était la jalousie. Ayant plus que vue la précieuseté de l’amitié de Richard, j’agissais comme celui qui ne voulait pas perdre son joyau, le choyant comme un nourrisson.

"Tu n’as pas idée à quel point j’ai de la chance de t’avoir Mike. Sans tou, je ne serais sans doute plus là. Encore merci. Tu veux peut-être… Parler de quelque chose en particulier ?"

J’avais aussi quelques questions à lui poser. Comme s’il était sûr de vouloir rester mon ami et mon frère, que prévoyait-il ? Une fois de plus est-ce qu’il m’aimait toujours ? Et surtout, quelle était cette étrange transformation qu’il avait réalisée ? Cette bête volante monstrueuse ? Je pourrais le lui demander, mais je me sentais indigne et mal placé de le questionner à ce sujet. Peut-être après, car c’était Mike la véritable victime dans cette histoire selon moi.

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Mon frère se montrait toujours aussi affectueux comme le premier jour, et cela me réjouissait beaucoup. Pourtant, je ressentais une gêne au fond de moi. La honte qui ne me quittait pas, qui me disait « Que plus rien ne sera comme avant, que j’avais tout gâché » etc. Seul le temps nous le dira. Pour le moment, Mike en profita pour poser sa question. Une demande plutôt inattendue, car il ne mettait pas en doute mon amour pour lui, car on sentait bien que l’accusation se portait sur on cadet. Avant même que je ne puisse prononcer mot, le garde forestier se dépêcha de m’apporter son lot d’explication.

C’était bien lui, une vraie pipelette, emporté par ses émotions, pouvant parler à rendre fou. Ceci me fit lâcher un léger petit rire, heureux de reconnaitre celui que j’aimais. Ainsi je comprenais mieux la situation. En réalité Mike fut amoureux de Cheryl. Et malgré ses sentiments pour son épouse Orélia, une part en lui désirait toujours la princesse elfique, le faisant devenir une bête jalouse. Ceci n’était pas rassurant, mais je comprenais. Enfin, vint sa demande, si je lui en voulais toujours. Mon regard se perdait donc dans l’horizon. Le souffle frais ne suffisait pas à calmer ma figure en feu. En réalité, je ne savais pas quoi répondre.

"Mike… J’aimerais te dire non. Là quand j’y pense, cela ne me provoque rien, si ce n’est l’envie de t’embrasser dans mes bras mon frère. Mais… Depuis les ruines du château… Je ne sais plus. Ce que je viens de vivre à mise en doute de nombreuses choses en moi. J’ai failli te tuer pour une raison absurde. Alors oui, tu pourrais dire que ce n’était pas moi, que j’étais sous influence. Mais c’était moi qui agissais. Et donc, la question serait-plutôt si c’est toi qui a toujours confiance en moi."

Rien que le fais de me remémorer ce triste épisode de la veille me fit froid dans le dos. J’avais pour moi, briser la chose la plus sacré. En peu plus, j’aurais arraché sa gorge, devenu pour de bon cette créature noire assoiffé de violence. Aussi facilement j’aurais basculé, si mon frère n’était pas là… Compliqué. Déjà ce fut dure de mettre un mot sur ce que je vivais, alors le raconter et l’expliquer… C’était une véritable tempête, mes idées se mélangeaient tel une mer déchainée. Moi, sur mon petit bateau, je ne savais pas où j’allais, je ne retrouvais plus mon cap, tentant de trouver une terre tranquille sans succès.

Puis, me retournant vers Mike, je déposais ma main sur son épaule :

"Je ne veux pas t’en vouloir. Mais je ne sais plus où j’en suis. Je…" Soupir. "Ecoutes, et si on remettait nos comptes à zéros ? Nous nous en voulons chacun pour ce que nous avons fait. Autant tout effacer qu’en penses-tu ? Tu es et resteras la personne à qui je tiens le plus au monde. Et maintenant, je le sens. Je te fais toujours confiance, tu ne m’as pas lâché malgré tout ça. Et toi, es-tu d’accord et me fais tu donc confiance de même ?"

Mon petit discours m’avait fait entrevoir un élan d’espoir. Oui je faisais toujours confiance en Mike. Là il me disait saute je dirais « T’es cinglé ! » Et je sauterais après. Malgré cela j’avais peur de replonger, de perdre à nouveau le contrôle. Pour le moment, je comprenais comment mes dons fonctionnaient, mais cela ne voulait pas dire que j’en avais la parfaite maîtrise. Et si Mike sentait que j’étais trop dangereux et que je venais à perdre pied… Peut-être devrais-je me bannir.

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Mike n’avait rien perdu de sa joie et de son attachement. Il voulut toujours se montrer positif et attachant. Et franchement, je l’adorais de plus en plus. Là, je sentais plus que jamais que j’étais indigne d’un tel ami et même d’un tel frère. Pour la première fois depuis l’attaque des orcs, j’arrivais à réellement sourire. Mike m’invita à le suivre et nous nous retrouvions à une rivière. Fidèle à son esprit enfantin, il se jeta dénuder dans l’eau et vint me taquiner en m’éclaboussant. Je rigolais en disant :

"Mais tu as quel âge ?"

Puis, mon tendre frère me fit la confidence que lui aussi, avait traversé le même calvaire que moi. Ses mots eurent un impact sur moi. A la fois rassuré, mais en même temps, terrorisé à savoir que ce que nous sommes, pouvait être aussi dangereux. Mais il avait sans doute raison, ensemble nous pouvions nous en sortir.

Me mettant en caleçon, je plongeais à mon tour dans cette eau fraiche, provoquant une bien grosse vague. Cependant, je ne remontais pas de suite. Restant quelques secondes sous l’eau, je jaillissais tel un monstre marin pour attraper Mike dans mes bras et le faire couler par surprise. Il voulait jouer ? Alors nous allions jouer. Riant de bon cœur, je libérais ma pauvre victime, avant de prendre mes distances, toujours l’air aussi taquin.

"Tu as raison Mike. Et puis, toi à mes côtés, je sais que je n’ai rien à craindre."

En effet, je retrouvais peu à peu la confiance que j’avais en sa présence. Être rassurer de n’avoir rien détruit. Et pour lui ? Il m’avait promis de ne plus être jaloux, je voulais bien le croire. Mais le connaissant, une nouvelle crise pouvait arriver. Pas grave, on ne chassait pas ses vieux démons comme ça. Et si jamais cela lui reprenait, je serais là pour l’aider, le rassurer, le protégé de lui-même. J’arrivais aussi à tout encaisser, juste que là, cette maudite sorcière m’avait tellement retournée l’esprit que je n’étais plus moi-même.

Pourtant, autre chose me tracassait chez-elle. Au départ, elle voulait la mort de mon frère, car pour Rhéa, il nuisait à ses projets. Et maintenant, depuis que nous avions vue la toute puissance de Mike, elle semblait intéressée par lui. Qu’elle me traquait si elle le voulait, mais si elle comptait à toucher à un seul des cheveux de Mike, je ne lui laisserais aucune chance.
D’autres questions m’assaillaient aussi, au sujet de mon frère, mais aussi de mon père. Conrad n’était vraiment pas l’homme que je pensais. Au départ, père fidèle et aimant. Puis, ayant eut une liaison. Et maintenant, sujet consentant pour une expérience magique. Quels autres secrets sur mes origines, me cachait-on encore ?

Je préférais réfléchir sur tout cela plus tard, là je passais un bon moment avec Mike et rien ne semblait venir gâcher cela. Faisant quelques brasses, je tournais autour de mon cadet, profitant de cette eau si vivifiante.

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Mon frère sortie donc de l’eau, et allant se rhabiller, il m’exposa ce qu’il avait sur le cœur. Faisant quelques brasses, je me rapprochais sur bord aussi, m’apprêtant à quittant cette eau si vivifiante. Dommage, j’aurais aimé en profiter encore un peu, jouer à quelques jeux puérils avec Mike, mais la récréation semblait bien terminée.

"Je suis bien d’accord, notre union peut venir à bout de beaucoup de chose. Mais j’ignore encore l’étendue de ma puissance. Je peux guérir oui, mais ramener un mort à la vie, ça je n’en ai aucune idée."

Mike fut dans un piteuse était quand je découvrais le pouvoir du loup de lumière. Il n’était pas mort, alors s’il venait à trépasser… Déjà, je n’osais imaginer perdre mon frère. S’il arrivait à mourir, qui sais ce que je ferais. Et si je ne pouvais pas le ressuscité ? Comment le vivrais-je ? Non ! Ce n’était que pure folie. Cependant, je pris la décision de prendre cette suggestion avec humour.

"Mais, n’envisage pas que cela te donne le droit d’agir tête baissée comme tu aimes le faire. Tu as intérêt à faire attention à l’avenir, car sinon c’est moi qui te tue."

Sortant donc de l’eau, je n’allais pas de suite me revêtir, restant en caleçon mouillé, car je devais écouter la proposition de mon frère, qui honnêtement m’émue en plus de me mettre mal à l’aise. Mike m’accordait une priorité par rapport à sa famille, ce qui me touchait beaucoup. Mais ses mots avaient quelques choses de si douloureux. Ebranler, je me jetais sur lui, l’attrapant autour du coup pour le serrer contre moi une fois de plus. Je ne pouvais plus me passer de son contact, sentir notre affection mutuelle, désirer réconforter à chaque fois ce cadeau du ciel.

"Arrêtes de dire ça mon frère ! Tu n’es pas un monstre. L’habit ne fait pas le moine comme on dit. Et de nous deux, tu es celui qui a le cœur le plus pure qui soit. Si toi tu es un monstre, alors moi je suis un démon."

Le gardant toujours dans mes bras, comme si j’avais peur qu’en le lâchant il venait à disparaitre, je plongeais mon regard dans le sien, nous imaginant tous les deux n’avoir pas plus de dix ans, dans une version où nous aurions grandit ensemble, telle aurait été moins souhait. Lui souriant, je répondais à sa proposition :

"Je suis très touché par ce que tu me proposes. Mais tu dois penser avant tout à ta famille. Tu dois t’occuper d’elle, ta femme que tu aimes et ton enfant qui veut sans doute passer chaque seconde de son existence avec son père."

J’aurais pus saisir l’occasion oui, de garder jalousement mon frère pour rattraper le temps perdu, exigé au monde ce prix en compensation pour mes mésaventures. Pourtant, je ne pouvais pas priver cette famille d’un père et d’un mari. Mike avait tout du parent parfait. Je l’adorais pour toutes ses merveilleuses qualités et je ne pouvais priver des siens d’un tel homme. Oui, je me sentais prêt à faire ce sacrifice pour le bien d’autrui, pour une belle sœur et une nièce que j’aimais tout autant.

"Et si on rentrait ? On passera une bonne nuit, un bon repas ce serait super qu’est-ce que tu en penses ?"

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Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel à cette déclaration, mais c’était en riant que nous retournions chez lui. Rien ne semblait avoir changer depuis notre départ, nous retrouvions la même petite maison que la dernière fois avec les mêmes personnes. Mike me traina avec lui et alla embrasser tendrement son épouse qui devait lui avoir bien manquée. Un cadre bien magnifique, émouvant même dont j’en restais un peu en retrait. Ma belle-sœur s’approcha de moi après son étreinte passionnée. Elle me parla de cette femme, que j’eus vue il y’a quelques temps et dont j’avais oublié avec tout cela, son existence. Dit sur le ton de l’humour, mais quelques mauvais souvenirs me revinrent. Et une fois de plus, je ne disais rien, ne voulant gâcher ce moment.

Orélia vient dont m’enlacer à mon tour, un geste affectueux qui me faisait chaud au cœur, mais dont l’esprit était à présent tourmenter par la visite de Liliane.

Nous rentrions donc, retrouvant Mike jouant avec sa petite Aliénor. L’enfant grimaçait et produisait de bien drôle gazouillis, le visage se fripant comme s’il se couvrait de ride. Quelques bulles se formèrent sur sa bouche à la vue de son père. Oui, je pouvais comprendre, la vue de Mike pouvait ravir, mais en même temps perturber ha ! En tout cas j’étais heureux de revoir ma petite nièce. Cette créature si adorable, qui arrivait d’un simple regard, à fendre mon cœur. On ne pouvait se montrer si longtemps buté et dure en la présence de ce petit être. Je côtoyais peu ma nièce, prenant peu de temps avec elle. Pourtant à sa vue, je me sentais tout chose. Comme si c’était moi le père, je croyais que j’avais un devoir envers cet enfant qui n’était même pas de ma chair.

"Au fait Mike ! Tu ne voulais pas parler de quelque chose avec ton épouse ?" Un clin d’œil pour faire le sous-entendu. "Vous feriez mieux d’en parler. Pendant ce temps, je m’occuperais de la petite comme convenu et du repas."

Attrapant Aliénor, je fis signe de la tête à Mike pour lui dire « Allez vas-y crétin ! C’est le moment ! » Nous retrouvions si facilement notre complicité. Ainsi, le couple s’éclipsa, me laissant une belle charge sur les bras. Berçant au départ la petite, il fallait avouer que je ne savais pas trop comment m’y prendre. Jamais de mon existence, je n’eus à m’occuper d’enfant. Visiblement je la tenais bien déjà. Bien qu’elle braillât quelques fois, elle retrouva bien vite son calme. En tout cas, je trouvais bien un stratagème qui apporta du réconfort à tous les deux, la conversation. Pendant que ses parents étaient « occupés », je parlais tout bas à ma nièce.

En gros je disais qu’elle était plutôt mignonne, qu’une fois adulte, elle fera tourner des têtes, et si elle voulait, je pourrais lui enseigner deux ou trois secrets pour séduire, mais aussi pour crocheter des serrures si le cœur lui en disait. Et aussi, qu’elle avait des parents étranges, mais qu’elle avait beaucoup de chance de les avoirs.

Lui donnant quelque chose à manger, je reposais l’enfant dans son berceau, car je devais m’attelé à la cuisine. Toutefois, j’eus pris plaisir à parler de tout et de rien, et pendant que je préparais le repas, je poursuivais la conversation. Le thème resta le même pendant un moment. Mais petit-à-petit, le ton devenait plus grave, le sujet plus sérieux. En faisant ma confidente, je racontais mes soucies, rassuré qu’elle ne comprendrait pas un seul mot. Je parlais des problèmes liés à la Guilde, que Liliane avait apportée bien des ennuis, mes problèmes amoureux, ainsi et surtout, de la honte que j’éprouvais encore d’avoir manquer de faire du mal à mon jeune frère. Je m’en voulais encore. Bien entendu, je reprochais à cette sorcière écarlate d’être responsable, toutefois la culpabilité ne disparaissait pas pour autant.

"Mais je te le promet Alienor. Tant que je serais en vie, les tiens n’auraient rien à craindre."

Le repas fut vite fait et la table dressée. Voulant laisser encore un peu de temps au couple, je jouais de nouveau avec ma petite princesse dans mes bras. Elle semblait se plaindre de quelque chose, mais j’ignorais quoi. Je cherchais le mal dont elle se plaignait mais ne vie rie. Cela m’inquiétait à un tel point, que la chose se reproduisit. De la lumière blanche émana de mes bras et comme des extensions, vinrent caresser l’enfant qui se mit à présent à rire et s’endormir. C’est alors que je fus surpris par les parents.

"Ah vous allez bien ?! Bien dormi ? Le repas est servi si vous voulez."

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Prit sur le fait, Mike se montra bien troublé par ce don que j’avais, et dont il connaissait déjà pourtant l’origine. Mais Orélia ria de la situation alors qu’elle avait des raisons de se montrer bien plus surprise que son mari. De quoi détendre l’atmosphère. Cependant, Mike se montra toujours aussi insistant pour que nous partions ensemble. Rien ne me ferait plus plaisir, mais je me sentais mal à l’aise de l’arracher à ses devoirs familiaux. Toutefois, je ne répliquais plus, cédant volontiers à son petit caprice qui au final, me plaisait tout autant.

Le repas se passait dans la joie et la bonne humeur. Un moment si agréable, dont j’eus l’impression que le dernier remontait à plus d’un siècle. Et par les dieux c’est fou comme cela faisait du bien. Ma belle sœur nous ayant laissée, et la petite endormie, Mike se concentra sur moi pour me parler. Je cru qu’il désirait me questionner sur mes pouvoirs ou ce genre de chose mais non, le sujet de son inquiétude fut tout autre. Il voulait parler de Liliane. Voilà une histoire que j’espérais voir enterrer à jamais et oublier au cœur d’un marécage. Mais finalement, un nouveau tourment venait s’abattre sur mon dos. En même temps, je pouvais comprendre les interrogations de mon cher frère. Une mystérieuse femme débarquant de nulle part. Venant presque m’enlever et dont je ne donnais plus de nouvelle suite à cela. Mains sur les hanches, je soupirais.

"Tu veux parler de Liliane. J’espérais ne plus devoir en mentionner. Mais à toi, je peux faire toutes les confidences que tu désires. Bien entendu, l’histoire est compliquée, mais je vais tenter de la simplifié. Tu as pour souvenir il me semble, que je fasse partie d’une sorte de guilde de voleur ? Liliane en vient d’une autre. Une plus importante et plus organisé. Nous c’est plus des réunions entre amis ce genre de chose. Cependant, un accord fut conclu, on devait à telle date faire un gros coup ensemble. Quand elle était venue chez-vous, c’était pour me rappeler qu’il était temps."

J’avais peur d’autre chose aussi. Liliane était connue avec ses « amis » comme étant dotée d’une sournoiserie monstrueuse. Par-là, j’entendais prise d’otages, faire des blesser, tuer aussi s’il le fallait. Et quand je la vie arrivée, plus que motivée à volée et qu’elle a posée ses yeux sur les miens, elle avait de suite découvert un moyen de pression contre moi. J’étais avant l’homme solitaire, aux attaches faibles. Et voilà que maintenant, j’avais une famille. Qui sait ce qu’il se serait passé, si j’avais annulé ma participation ? Mais l’histoire ne s’arrêta pas là.

"Le coup était d’aller voler lors d’un rassemblement de mages notables. Ils organisaient une sorte de réunion chaque mois. On avait tout, les plans des lieux, le tour des gardes, le temps que leur délibération prendrait… Bref tout était bon. Mais il eut un pépin. Alors qu’on vidait leur fort, ils nous tombèrent dessus par surprise. On échappa de justesse, mais la vérité fut que nous sommes vendus. Liliane et ses collaborateurs nous ont accusés et ont tout garder. Ceci à mit une telle friction entre nous que notre propre groupe… S’est divisé."

Il y avait bien plus de chose à dire, mais le principal était là. On pourra en dire d’autre si Mike le voulait, me posant des questions car je ne me sentais plus la force de lui cacher quelque chose. J’avais peur qu’un mensonge venât tout compromettre. Cependant, cela ne rendait pas la chose facile. La tristesse, la colère revenaient aussi rapidement qu’un éclair. Toutefois, je cherchais un peu comme Orélia, prendre la chose à la légère en essayant de rire, mais les sentiments négatifs gâchèrent complétement ma prestation avec un pouffement de sanglot se mélangeant à un rire, et le visage devenant brûlant car il rougissait.

"Alors voilà frangin. Tu as devant toi un voleur plus que solitaire qu’avant, abandonné par les siens."

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Il y avait de quoi se sentir vexer de voir Mike en rire. Je narrais un épisode bien difficile que j’eus vécu et lui, ce nigaud trouva à en rire. Je pourrais m’en pourprer, le remettre à sa place, lâcher ma plus noire colère. Oui, ce serait logique et dans mon bon droit. Mais il fallait avouer que son rire était contagieux. Bien que choqué au départ, je finissais par éclater aussi. Il fallait avouer que ses suspicions au final étaient plutôt drôle. Moi, vouloir me faire Liliane haha ! Elle pouvait sembler avoir du charme, mais partager sa couche serait comme dormir avec une vipère du désert. D’ailleurs on racontait même qu’on retrouva plusieurs de ses amants morts après une nuit avec elle. Mais ce n’était qu’une légende.

A nouveau, Mike me prit dans ses bras et je ne refusais pas son étreinte. Comme si je ne l’avais pas vue depuis des années, comme si je le crus mort, je le serrais de toute mes forces entre mes bras. J’aimais l’avoir près de moi encore et encore, cherchant toujours et à jamais, de rattraper le temps perdu. La chaleur de son corps me rassurait, j’avais peur à chaque fois que si nous venions à nous séparer, plus rien n’existerait et que mon frère disparaitrait. Je crois même sentir une larme couler le long de ma joue. La joie de l’avoir auprès de moi, et la honte d’avoir faillis tout gâcher.

"Je t’aime mon frère." Lâchais-je une fois de plus, ne pouvant contrôler mon cœur, devant le dire pour ne pas en mourir.

Sans nous lâcher, Mike en profita pour me poser encore quelques questions. Il était curieux sur certaines choses, je pouvais le comprendre. Mais j’avais d’autres projets en têtes.

"Je t’en dirais les détails une autre fois si tu veux. Mais avant, je dois t’abandonner, toi et Orélia quelques jours seulement. Il faut que je retourne en ville à cause de cela, afin de mettre certaines choses aux clairs. Je serais de retour rapidement dans cinq jours. "

Croyez-le ou non, mais le monde des voleurs connaissait une certaine organisation. Mais depuis ce casse, tout s’en retrouva chambouler, les réseaux brisés, des agents isolés et j’en passe. Il fallait que j’aille retrouver d’anciens contacts afin de tirer un maximum d’informations avant qu’il ne soit trop tard.

"Mais j’aurais des questions aussi à te poser. J’espère ne pas te mettre mal à l’aise par mes demandes, sinon je me tairais. Déjà, veux-tu que je te libère ou on peut discuter ainsi ? " C’était évidemment de l’humour.

Quitte à choisir, je préférais poursuivre nos conversations dans les bras de l’un et de l’autre. Je ne voyais pas deux adultes immatures là, mais je nous imaginais en fait enfant. C’était comme si on me rendait mon enfance. Cette dernière fut détruite par la mort des miens et l’esclavage ainsi que la vie sauvage. Et là, je me retrouvais un petit camarade avec qui jouer et dont je comptais bien en profiter. Regardez, on allez se baigner, jouer à la chasse et j’en passe. De vrais gamins pour mon plus grand plaisir et pour moi, cela faisait un réel bien. C’était comme une blessure au fond de moi, une fracture ou une faille, quelque chose de gros qui faisait mal intérieurement. Et depuis que j’ai rencontrer mal, c’était comme si cette ouverture sanglante dans mon âme, se refermait petit à petit.

Peut-être ne serais-je jamais remis d’une telle blessure, mais Mike, Orélia et Aliénor contribuèrent à m’en soulager. De plus en leur présence, c’était comme si je n’avais plus besoin de carapace, pouvant me montrer honnête, tel que je suis, sans artifice ou jeu de rôle. Je pouvais me montrer vulnérable, je ne risquais absolument rien avec eux.

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Ce qu’on pouvait aimer chez Mike, c’était la sincérité de son cœur. Rien à voir avec un menteur, manipulateur et autre, quand il parlait avec son légendaire franc parler, c’était la vérité qui sortait de sa bouche. Bon, des fois nous pouvions préférer qu’il puisse se taire juste cinq pauvres minutes, mais ce défaut aussi exaspérant soit-il me plaisait et je devais avouer, je serais bien peinée que mon frère puisse changer ne serait-ce que ça. Notant toute fois l’inquiétude dans sa voix, qui maladroitement se cachait derrière son humour, sans doute pour se rassurer, je vins à lever les yeux.

A nouveau je le serrais si fortement dans mes bras, drogué par ses étreintes si longtemps interdites, ne voulant plus le lâcher, profitant de la chaleur de son corps et de son odeur. Si on me laissait le choix, je resterais ainsi avec eux, vivre dans une famille baignant dans un amour bien trop beau. Malheureusement, malgré la vie Libre que je m’étais choisis, j’avais des obligations à faire, des affaires à réglés au plus vite si je ne voulais pas avoir de mauvaises surprises. Depuis le passage de Liliane, des choses étranges se passait en ce moment, et mon instinct me disait que les fuir ne ferait que les aggraver.

"Je ne partirais que quelques jours espèce d’andouille ! Tu verras, vous remarquerez à peine mon absence. Mais promis, je compte bien vous revenir en un seul morceau et de belles histoires. Vous risquez de me manquer aussi haha !"

Là, je l’embrassais affectueusement au niveau de la nuque, retenant entre mes mains ses épaules et son cuir chevelu comme si on allait m’arracher mon frère dans la minute qui allait suivre et dont je comptais ne pas laisser ces monstres invisibles faire.

"Je vais être franc avec toi, je ne serais te dire si oui ou non, il me manquait un frère. Sans doute que oui. En tout cas, j’en ai un bien beau dans mes bras, dont jalousement je vais garder et profiter aussi jusqu’à ce qu’on vienne me hôter la vie."

Expliquer le ressentiment quand on était un enfant sauvage, passant de maîtres esclaves à maître n’était pas facile. La solitude était là, pouvant être pesante, mais en même temps elle devenait une compagne qui vous montrait que le monde n’avait pas le mérite de votre présence. Depuis que Tanguy qui m’avait recueilli à la fin, je vis les choses autrement. La compagnie d’autrui devenait peu à peu plaisante, et celle d’Orélia et de Mike finit par m’achever. A présent je me disais bien que j’aurais voulu une fratrie bien plutôt, ce qui expliquerait donc pourquoi je voulais redevenir un gosse, oublier les tracas et mauvaises expériences de la vie d’adulte.

Arrivant au moment des questions, je libérais enfin mon frère. Il fallait bien qu’il puisse respirer un peu et aussi, ce serait plus confortable ainsi pour discuter. Prenant un petit moment à moi, je me lançais enfin.

"Tu m’avais cacher en fait cette transformation aussi en loup-volant. Qu’est-ce que c’est en fait ? Tu crois que cela puisse venir de notre père qui nous a léguer chacun un don particulier ?"

La question pouvait se posée. Me souvenant de sa démonstration lors de la confrontation avec Rhéa, Mike nous avait dévoilé un de ses petits secrets. Au départ gêner et honteux, je sentais que nous pouvions suffisamment nous faire confiance pour ce genre de confidence. Déjà que je n’étais pas très habitué à rencontrer d’autres métamorphes, alors là, je voyais que j’avais encore beaucoup à apprendre. Toutefois, je me demandais bien pourquoi depuis le temps, Mike ne m’avait dit mot dessus. Bah ! Je ne lui en voulais pas pour ça.

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Nous nous exprimons sur nos sentiments, sans honte ni retenue. A cœur ouvert, nous parlions de nos craintes, de notre attachement dans l’espoir assurer de trouver réconfort et protection. Vraiment, je croyais voir l’enfant que fut Mike, un être chétif, apeuré, et ceci me touchait beaucoup. En même, il me fit culpabiliser le bougre, car je ne me voyais plus trop le laisser ne serait-ce qu’un instant, afin de lui remonter le moral.

"Tu n’es pas égoïste voyons. Je te rassure, j’éprouves la même chose, je désire être lié à toi, que nous soyons le duo indivisible. Le loup voleur solitaire, qui veut avoir un partenaire pour la vie et la mort. Et crois moi encore, même si ce n’est que de courte durée, chaque jour loin de vous me fera languir."

Enfin, Mike se confia sur ce que nous venions de voir. Son « Démon loup ». Rien que le nom suffisait à me donner des sueurs froides. Quelle bête visiblement monstrueuse, vu la façon dont mon frère en parlait, on aurait dit que cette chose était une entité consciente qui possédait son corps. Mais je compris rapidement qu’il la personnifiait, comme ma propre créature des ténèbres dont je commençais à prévoir de l’apprivoiser et tirer de sa puissance à mon avantage.

Mais pour le moment, je sentais le chagrin me montait quand Mike épancha tout ce qu’il éprouvait sur le cœur. Cet horrible épisode avec Rhéa, le fait que je ne voyais plus mon frère, mais un ennemi à détruire. Je me sentais coupable et retenais une larme. J’aurais aimé à ce moment-ci répliquer, dire combien de fois j’étais désolé. Mais Mike, fidèle à lui-même, parlait toujours beaucoup et ne m’en donna le loisir, rebondissant sur une note plus positive, qui me fit passer de la tristesse au rire.

"Ce jour viendra mon frère. Un jour, ta fille sera une très bonne cavalière qui mènera son père du bout du museau haha."

Un peu d’humour pour détendre l’atmosphère, mais cette réplique, ne parvint pas à me faire oublier la honte qui me tiraillait. Toutefois, une pensée, probablement dut à mon imagination, m’apporta un semblant de réconfort. Quand j’eus Mike à ma merci, que d’un coup je pouvais lui ôter la vie, je n’en fis rien, préférant le protégé et me retourner contre ma pseudo mère. Moi non plus, peut-être bien, ne pouvais-je lui faire le moindre mal. Là je m’en sentais incapable, et imaginer Mike juste avec la moindre blessure me retournait dans tous les sens du terme.

"Allez viens, et si nous commencions déjà l’entrainement ?"

Sans trop lui laisser le choix, je le trainais avec moi en direction des bois. Comme deux enfants en pleines compétition, je proposais une petite course à pied pour nous mettre en appétit. Mais le voleur fourbe qui n’aimait la défaite, profita d’un bref instant pour bousculer son compagnon afin de le faire ralentir, et prenant la fuite tel un chenapan. Oh oui ! Pendant longtemps lui et moi allions nous donner à ces petits jeux puérils, rattrapant une enfance volée.

D’ailleurs, c’était étrange. Car je n’avais aucun souvenir durant ma jeunesse où je jouais à ce genre de chose. Esclave, puis sauvage, et enfin apprenti voleur, très jeune j’appris en gros à devenir un adulte mature, privé des joies de l’enfance. Et là, c’était comme si tout me venait naturellement. Une envie refouler ? Cela pouvait venir de quand je voyais deux jeunes gens d’à peine dix ans, jouaient ensemble à divers jeux, rigolant, se disputant, mais s’embleraient tant s’aimer. Au fonde moi, je devais jalouser une telle vie, désirer une relation si fantastique. Un rêve, un conte impossible à atteindre que j’ai dus étouffer au plus profond de mon être. Et à présent, je pouvais vivre tous ces rêves refouler.

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Mike osa tricher aussi, prenant la forme de son loup, il me devança de plusieurs metres. Moi, j’hésitais à le copié, redoublant d’effort pour le rattraper, me disant que si j’eus du mal à le battre de cette manière, j’en ferais autant. Mais la question ne se posa même plus quand je lui rentrais dans le lars sans crier gare ! Nous venions à nous choir au sol, roulant sur une bonne distance. Et quand nos esprits revinrent, au lieu que ce soit des réprimandes, ce fut une franche rigolade qui éclata entre nous.

Sans plus attendre, Mike exprima qu’il consentait bien à me laisser dès à présent les jours que j’eus demander ainsi que le projet de nous entraider à dominer cette bête qui semblait bien plus rebelle en nous. J’étais bien entendu heureux de cette déclaration, l’ayant demandé justement. Mais, les choses ne se passèrent pas comme je l’aurais souhaité. J’aurais cru que nous aurions pus profiter encore d’un moment privilégié entre nous deux, avant mon départ. Mais voilà que Mike me chassait un peu à coup de pied dans les fesses. Mais, je pouvais comprendre qu’il voulait surtout privilégier de son côté sa famille la plus proche, femme et enfant. Je l’eus encouragé dans ce sens justement, comprenant que je n’étais au fond qu’un étranger venant juste d’arrivé, alors que sa famille, celle qu’il venait de créer avait bien plus d’importance. Comprenez que ce n’était point un reproche que je fis là, juste une constatation que je gardais bien pour moi, car j’en étais heureux pour mon frère.

"Je te remercie mon frère. Profites bien de ta famille, et je promets de ne pas être bien long. Une fois de retour, on fera ce que bon tu désireras."

Nous appétant à partir, tirant un peu Mike à ma suite, j’eus comme une révélation. Peut-être était-ce du au fait qu’il m’en avait reparler, mais je me souvenais à présent du combat entre nous deux. Pendant un moment je m’en voulais de mettre laisser manipuler, pousser à tenter à la vie de Mike. Je me trouvais même monstrueux d’avoir désiré le tuer. Toutefois, je me rappelais quand j’eus le dessus, quand d’un coup j’aurais pu lui arracher la vie aussi facilement. Quand je le vis projeter, manquant de se faire tuer par ma pseudo mère… Je n’étais pas heureux de le voir faiblir, de manquer de perdre le combat. Non, je me souvenais de la peur que j’eus, le souvenir de notre lien si cher. La peur de le perdre… Alors… Etait-il possible que même sous mon apparence la plus noire, je ne puisse effectivement faire du mal à mon frère ? Emu par cette idée, je l’attrapais encore dans mes bras, drogué de son amour et de cette affection, ne supportant pas l’idée que nous puissions nous perdre d’une façon ou d’une autre.

"Tu as parfaitement raison. Jamais je ne pourrais te faire du mal. Et jamais, je ne serais te montrer assez ma gratitude. Vraiment je t’aime Mike."

Ce furent des mots simples, connus mille fois, mais fort qu’il fallait que je dise et redise à l’infinie. Le tenant toujours sous mes bras, nous marchions ainsi pour retourner chez lui, le tenant par les épaules. Et dire que justement, si j’avais suivi cette folle, jamais je n’aurais connu un tel bonheur. Et j’osais imaginer qu’une fois mes affaires réglées, les choses iraient bien mieux pour le futur.

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