Jack et moi allions partir à la recherche d'un baron fou sur les terres du petit royaume d'Audasia : un jeu d'enfant en somme !

La duchesse nous fournissait en vivre pour assez longtemps et nous promettez toute l'aide financière que nous jugerions nécessaire. Alors que nous nous apprêtions à partir en nous habillant, j'ironisais à propos de la générosité de la duchesse envers Jack :

"Oh, faudrait pas qu'elle en fasse trop, elle nous doit juste la vie, l'honneur et la gloire ! Ahhaha"

Je prenais mon sac, attendant que peu de temps que Jack soit prêt. Il prit le sien et ses armes. Nous prenions le chemin du village où habitait Aljurn, le frère de Jarn. Nous pensions trouver une piste par là. Je contactais Gorm par lettre, espérant que s'il n'arrive pas à la lire il ait l'idée qu'elle vienne de moi. Je tenais mon compagnon au courant de ce projet  :

"J'ai invité un ami peu commun à nous rejoindre. Il nous sera surement d'une grande aide comme il est le second meilleur pisteur que je connaisse. C'est un gobelin, il s'appelle Gorm. il est souvent avec moi, mais ces derniers temps, comme je suis en ville et qu'il est asocial, il a décidé de rester dans la campagne ou la forêt je ne sais où. J'espère qu'il comprendra mon message et arrivera vite à notre rencontre."

Jack semblait surpris sans être troublé pour autant. Sans la capacité de lire dans ses pensées, je le savais en grandes réflexions. Je me taisais alors et le laissais à ses déductions seul. Patrick était comme ça des fois, c'est peut-être pour cela qu'il faisait si bonne équipe. Pour ma part je me satisfaisais de toute situation et pouvais bien accompagner n'importe qui en quête tant qu'on me laissais boire et manger à ma guise !

Jack me répondait ne pas aimer l'idée de faire une mission avec un gobelin mais j'étais persuadé de l'utilité de Gorm dans cette affaire. Il nous fallait poursuivre la route et trouver des indices. Nous arrivions dans le premier village de notre route. Nous n'avions rien à y faire de spécifique, sinon suivre les traces de notre PharentiK. Une fois sur place quelle ne fut pas ma surprise. Nous nous regardions avec le même air avec Jack. Je connaissais cette mage et partageais mes connaissances avec mon acolyte.

"Je ne l'ai vu faire que par Cheryl. C'est de la magie blanche, c'est le sort de "figer". Il ne se maîtrise qu'à un haut degré de magie naturelle."

Je m'approchais des gens figés. Ils étaient dans une sorte de bulle transparente qui leur collait au corps.

"Ils sont hors du temps, hors de l'espace. Mais prends garde, le mage qui a lancé ce sort ne doit pas être loin. Armes toi"

Ah je n'aimais pas les sorciers noirs, mais un autre mage sur notre chemin n'allait pas nous simplifier la tâche. Je chuchotais encore à Jack :

"Ta question me paraît très pertinente mais j'ajouterais : qu'est-ce que Pharentik détient qui attire tant l'attention sur lui qu'il en a fuit si brillamment ?"

Une femme surgit du coin d'une maison. Elle était vêtue entièrement de blanc. Une boule de glace luisait dans sa main drote, prête à l'emploi. Je levais immédiatement les mains au ciel.

"Nous ne sommes pas là pour nous battre
- Je sais" me répondit-elle avec calme.

Elle me regardait, puis détailla Jack de la tête au pied. Elle portait une sacoche sur le côté. Elle était rousse, la vingtaine, fine comme tout avec des tâches de rousseurs sur le visage. Elle avait un air sérieux. Elle planta son regard vert dans celui de mon compagnon et lui adressa ces mots :

"Vous ! Vous ne me connaissez pas, mais moi je vous connais ! Je vais vous aider parce que je sais que vous êtes bon."

Elle fit disparaître sa boule magique et s'expliqua :

"J'étais l'une des servantes de Kaya jusqu'à ce que mes dons se révèlent. Puis je suis allé deux ans à l'école des mages de Fortilia. Comme je n'avais pas envie de continuer mais rendre service à mon prochain, me voilà ! C'est moi qui ait figé ses gens. Venez voir !"

Elle nous amena plus loin derrière les maisons. Nous restions sur nos gardes, les embuscades nous connaissions. Cette jeune femme avait l'air plutôt sincère. Par contre Jack semblait rechercher cette "Kaya" dans sa mémoire (cf Pas de repos pour les braves avec Patrick). Une fois derrière, un groupe de paysan semblait s'en prendre à une personne invisible avec des fourches, pelles et pioches... La jeune rousse nous expliqua que c'était elle au milieu tout à l'heure. Elle nous fit approcher.

"Regardez leur yeux"

Je regardais Jack puis m'avançais. Je m'approchais d'eux et remarquais à haute voix :

"Ouah, c'est dégoûtant !"

Leurs globes oculaires étaient noires, comme pourries. Leurs dents jaunes et leurs bouches plus qu'écumantes. On aurait dit des sortes d'animaux rongés par la pourriture, mais debout et vivants... Mille questions venaient à mon esprit mais, plus vif, mon compagnon reprenait les devants.

Ma réaction n'aurait pas été celle de Jack mais il agit avec méthode et comme un bon petit soldat. La jeune rousse et moi l'aidions tant bien que mal à maîtriser ces espèces de morts-vivants. Une fois calmés et regroupés dans une salle nous passions aux questions. Nous prenions un à un les paysans et leurs posions nos questions. Nous avions pour consigne de Jack de noter les mots qu'ils disaient pour des regroupements ensuite. J'étais intrigué par cette méthode et me demandais bien où cela pouvait nous mener. J'avais depuis bien longtemps soupiré et me disais que je pouvais bien le laisser gérer.

Une fois le recoupement fait nous attendions les résultats en tentant d'analyser les traits expressifs de Jack penché sur les papiers devant lui. Une fois qu'il nous énonça le fruit de son travail je relevais un sourcil. C'était donc ça qu'il nous proposait pour retrouver Pharentik ? Je n'eus ni le temps de soupirer, ni celui de commenter, Gorm venait d'arriver. J'arrêtais le second geste de Jack envers lui. Je me retournais vers mon ami gobelin et lui fit signe de venir. Il était méfiant et regardait justement l'homme de travers. Il s'approcha tout de même. Je me tournais désormais vers Jack et la jeune mage.

"Bien. Mon cher Jack, je ne sais pas où tu fumais tes méthodes mais moi ça ne me dit rien et aucune idée ne nous vient. Sans vouloir te manquer de respect ou remettre en cause ton travail, je propose que tu garde cette méthode pour toi et que tu nous fasse signe quand tu auras idée d'où cette affaire nous mène. Entre temps je vous présente Gorm. Je lui ai dis de nous rejoindre et venir nous aider. Il a trouvé quelque chose. Ecoutons-le"

Le gobelin regardait les deux humains l'un après l'autre d'un air méfiant et plus que sur ses gardes. Il semblait même près à sauter à la gorge de l'un ou l'autre à tout signal. Cependant il n'en fit rien. Il rouvrait la main qui tenait le couteau de Jack et lui tendit d'un geste brusque mais inoffensif. Il attendit qu'il le prenne et se mit à raconter ce qu'il avait trouvé.

"Gorm chercher homme fou. Trouver forêt grand chêne huummmm"

Il se mit à réfléchir longuement en relevant ses deux mains. Il les regardait en réfléchissant intensément. Il baissa sa main droite et eut un rictus. Je compris qu'il cherchait le mot "gauche" que je lui soufflais. Il termina :

"Gauche grand chêne maison de bois rivière sud"

Il m'exaspérait à connaître les points cardinaux et non sa droite et sa gauche... Cela me semblait pus intéressant que ce que venait de me dire Jack. Je restais cependant convaincu que les informations que le jeune soldat avait en tête nous seraient utiles en temps voulu mais pour le moment la piste de Gorm était forte intéressante. Je sortais Jack d'une pensée boudeuse.

"Jack, si nous allions là-bas pendant que la jeune mage garde les paysans ici et voit les effets du remède ? "

Gorm nous guidait sur le lieu où il avait vu Pharentik. Nous le suivions et je doutais un moment, comme Jack, de l'endroit où nous conduisait notre ami gobelin (enfin ami pour moi). Nous descendions en contrebas en entendant des cris, de la "musique" et du tumulte en général. Une fois en vue de la scène j'étais coi.

Pharentik était quasiment nu en train de sautiller et danser autour de l'arbre. Deux hommes fumaient je ne sait quoi d'une même fiole reliée à eux deux par des tuyaux. Deux hommes encore se tenaient par les épaules. Ils se tapaient la tête sur leurs mains à tour de rôle si bien que leurs fronts étaient rouges et qu'ils semblaient avoir deux têtes ... Un dernier poussait des sons graves et continu... Je ne savais ni quoi dire ni quoi faire. Mais qu'est-ce qui se passait ici ?

"Je ... Euh... C'est quoi ce bordel ? Hum... Allons les arrêter et ramenons les au village... "

Les deux fumeurs étaient complètement ailleurs et acceptèrent de me suivre tant bien que mal. Je fus obligé d'assommer les deux frappés. Quand à Pharentik, ce fut Jack qui s'en chargea. Ce gredin lui tira la langue et partit en riant pour qu'il le rattrape. Son cas fut vite réglé. Je pris la fiole et les affaires qui trainaient et nous accompagnions tout ce beau monde fêlé du bocal au village. Je me posais dans un coin de la maison et m'assis exaspéré.

"Jack, je ne comprends rien à cette affaire. Aucune magie n'est à l'œuvre et la facilité avec laquelle nous venons de retrouver Pharentik ajoute à ma confusion. De quoi retourne VRAIMENT cette affaire ?"

Je soupirais et sortais une bouteille de mon sac, puis ma choppe. Je me versais de quoi me raffermir les idées. Ou bien me détendre. Je détestais ne pas comprendre. Autant que la logique de Jack reprenne le dessus et que nous en finissions.

Affalé sur un tas de sac de graine, pinte en main, la troisième surement je restais désabusé et quelque peu perdu. Aucune idée, aucune logique se dégageait dans mon esprit face à la situation que nous connaissions alors. Le silence s'était imposé, celui des études, de la stratégie de la finesse d'esprit de deux hommes de science et de technique sur un problème qui semblait insoluble mais qui n'étai en réalité que complexe seulement.

Je fus surpris et soulagé que Jack eut une piste Qu'importe où elle nous menait ni même de quelle nature elle fut : je le suivais à 100% !

Je le suivais donc et fus surpris qu'il demande audience à la duchesse. Bon, soit... Où voulait-il en venir ? J'arquais un sourcil au ton qu'il renait envers la jeune femme. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Quand je sus alors tout les morceaux de notre enquête se collèrent d'un seul coup : "Mais oui !" lâchais-je en regardant d'un autre air la jeune femme qui ne l'était en réalité pas.

"C'est donc vous qui avait fomenté ce plan digne des maîtres de l'arnaque. Un stratagème si énorme et fort que tout le monde ne pouvait que la valider. Et puis comment ne pas se tirer d'affaire en rejetant la faute sur un homme dont l'esprit divague et les idées ne peuvent être claires ? Comment ne pas parvenir à ses fins quand de beaux jeunes gens appellent à l'aide au nom de l'amour ? Pourquoi ne pas aider à une prise de pouvoir, que si elle paraît la plus naturelle possible, n'est pas légal dans votre royaume ? "

S'en était asse pour lui. Il reprit la forme de l'homme qu'il était et se fit agressif. Il fit apparaitre son bâton magique. Je compris de suite ce qu'il tentait de faire en une seconde : se téléporter. Je bloquais ce sort et lançais à Jack un objet prit sur le bureau à coté de moi. Mon ami eut le réflexe approprié que j'attendais : l'assommer.

Je poussais une sorte de cri de joie et de réussite. Nous trainions le corps inconscient avec l'aide de deux gardes jusqu'au geôles du château. Je lançais un sort de captivité pour qu'il ne puisse pas s'enfuir magiquement à laide d'un de mes parchemins. Je devrais m'en racheter un d'ailleurs...

Nous nous rendions à la taverne du village et c'ets devant un nouveau verre que je remerciais Jack :

"Ah mon ami que je suis fier d'être des tiens et que d'honneur que d'avoir fait ta connaissance ! Je sais à présent que les éloges qui sont faites à ton propos ne sont pas des légendes et j'espère pouvoir retrouver une occasion de travailler avec toi. Et puis, tiens, voici mon adresse à Tilatec et la situation de ma maison non loin d'Ad Lucem si le cœur t'en dis. Je suis sûr que nous trouverons à discuter sur plusieurs de mes inventions ou projets ! "

Le mage qui s'était métamorphosé en la duchesse fut jugé par un tribunal dépêché de la cour même du roi. La duchesse fut libérée et avec son ami ébéniste eurent le droit exceptionnel de la couronne de prendre la tête du duché. Même si Jack et moi n'étions pas réjoui de cette nouvelle donnant raison aux conspirateurs nous ne pouvions aller à l'encontre d'une décision royale. Ils furent condamner à rendre des comptes chaque mois à la couronne et payer pour leur faute. Nous apprenions par la suite par un intriguant de la cour que si un tel droit leur fut accordé ce fut pour ne pas mettre pire à leur place et garder une certaine stabilité dans la région. "Faute de mieux" comme on dit...

Jack fit le trajet retour jusqu'à chez moi. Il dormit une nuit chez moi et repartit ensuite. Il savait qu'il pouvait compter sur un nouvel ami et qu'il avait des soutiens par mon biais s'il le désirait. Ce fut un réel plaisir pour moi que de coopérer avec lui. J'écrivais le soir même une missive à Patrick pour lui dire qu'il ne se trompait pas sur les valeurs de cet homme et je témoignais mon respect envers l'amitié qu'il entretenait avec lui. A la suite de cette lettre j'écrivais la belle histoire qui venait de nous arriver du début à la fin. Cela ferait à coup sûr des adeptes dans les auberges où je le raconterais !

FIN!