C'est d'abord une certaine douleur dans le dos suivit du froid de la pierre sous mes mains que je ressentis en reprenant doucement connaissance. Je soupirais et tentais de me relever, ma tête tournait. Je refermais les yeux et pris le temps de me soigner. Il faisait froid et le silence régnait tout autour de moi. Une fois soigné et reprenant conscience d'où je devais être je recherchais Adelia.

Je vis tout de suite la carcasse du dragon avec les dernières braises fumantes aux sols et sur les parois. L'odeur de brûlé n'était pas pour autant nauséabonde. La plaie avait abondamment saignée, mais il n'y avait aucune trace de la lance. Je me levais alors pour contourner la bête. A la seconde où je vis Adelia comme endormie contre un rocher j'accélérais mon pas vers elle craignant le pire. Je posais vite un genou à terre et constatais qu'elle respirais au léger mouvement de son ventre. Je posais une main sur son front, l'autre sur son ventre. Je fermais les yeux et me concentrais pour la soigner. Elle toussa enfin, je retirais mes mains. Je souris légèrement :

"Cette fois on est pas passé loin …"

Je l'aidais à se relever. Je regardais ensuite autour de nous, il nous faudrait léviter sacrément haut pour sortir de ce trou.

"Je ne me sens pas en capacité d'atteindre de telles hauteurs…"

Puis une autre idée me venait en tête : la lance. Qu'avait-elle bien pu devenir ? Je le demandais à Adelia, mais la laissais reprendre doucement ses esprits. Je fis tout le tour du dragon, regardais les parois avec minutie, rien, disparue.

"Pas grave, tant pis, il ne nous a pas demandé de la ramener de toute façon… Nous devrions sortir d'ici à présent. Assurons nous que l'être magique qui nous a aidé à trouvé le repos, puis nous essaierons de trouver une récompense pour notre service rendu"

Je me retournais vers elle en lui faisant un clin d'œil. A elle de proposer une solution pour sortir de ce trou. Je pensais bien évidemment à ce qu'elle nous téléporte. Ma magie avait besoin de quelques minutes pour se régénérer, et puis je n'avais jamais transporter deux objets aussi lourds que nous à une telle hauteur.

La magie d'Adelia nous permit de sortir. Je ne sais pas si un jour je me ferais à ses transferts, mais j'étais fier de ses progrès. Elle venais de nous téléporter dans une plaine à l'herbe verdoyante non loin de l'entrée de la caverne où grognait le dragon quelque temps avant notre arrivée. je vérifiais qu'elle allait bien et lui laissais cinq minute le temps qu'elle reprenne bien ses esprits. Je savais les environs sûr et trouvais magiquement le petit temple où nous avions trouvé cet esprit particulier qui nous avait aidé dans cette quête.

Je proposais à Adelia de me suivre et avoir le cœur net quand à l'accomplissement de notre but. Nous entrions de nouveau dans le temple souterrain, retrouvions facilement notre chemin. Nous finissions par contempler cette immense salle vide et cherchions en vain notre bienfaiteur. Une fois le tour terminé, les mains sur les hanches, j'en conclus en regardant ma camarade :

"Nous devons être ses bienfaiteurs finalement…"

Nous ressortions de là et nous dirigions vers le plus gros village. Nous tenions alors les villageois au courant qu'il n'y avait plus la menace du dragon qui planait au-dessus de leur tête. Nous fûmes conduit à leur chef qui nous demandait une preuve de nos dire. Je me penchais devant lui et sortais une écaille dudit dragon. Je soupirais en entendant les premières exclamations de joie. Je souris finalement et me tournais vers Adelia en disant que c'était elle qui lui avait porté le coup fatal. Le chef demanda alors s'il pouvait envoyer une missive à l'ambassadrice de la paix pour la tenir au courant de notre action héroïque. Je haussais les épaules et fis signe à Adelia de partir. Je me retournais à la question du chef et répondais à sa question en lui donnant nos prénoms et noms.

Nous nous éloignions de tout éloge et campions un peu plus loin à la nuit tombante. Nous avions marcher pour fuir sans nous donner de but. j'installais le feu, des pierres pour nous assoir, sortais le nécessaire pour manger. Je relevais la tête et m'adressais à mon acolyte :

"Maintenant que je t'ai aidé, que décides-tu ?"

L'instant décisif était de nouveau là. Je dois avouer ne pas savoir à ce moment précis ce qu'elle allait me répondre car tout était possible, un refus comme une réponse tiède et incertaine. Je ne tremblais pas pour autant et savais les choix que j'avais à faire dans l'un et l'autre cas. Je la regardais avec attention et brpulais tout de même à ce qu'elle me réponde positivement. Sa réponse fut plutôt calme et réfléchie. Elle n'était pas enthousiaste, mais décidait de me suivre. Peut -être attendait-elle de voir ce quoi l'avenir était fait ou que se dessine plus précisément les ressorts d'un écuyer mage de guerre.

"Très bien ! Prenons la route pour Fortilia !"

Après cette mission bien remplie, nous dirigions nos pas plus sereinement vers des terres que je ne jugeais guère plus hospitalières. Les elfes et moi avions en quelque sorte un mauvais passif et je n'aimais pas me rendre dans ce royaume de peur de faire une bourde dès le franchissement de la frontière. J'expliquais en peu de mots le choix de mon itinéraire :

"Nous allons nous rendre à l'école de magie de Fortilia pour que je me renseigne précisément comment faire. Et comme j'appréhende la perspective de passer en territoires elfes, nous allons faire le maximum de trajet chez les nains avant de prendre une embarcation pour la capitale elfe. Une fois là-bas, la ville est plus cosmopolite ça ira mieux…"

Pas besoin de prendre de carte, nous n'étions pas très loin de toute manière. Je pris mon baluchon et prenais la route en marchant, quand tout d'un coup :

"Tiens, il y a un sort bien utile que je peux t'apprendre !"

Je voulais lui apprendre mon sort de déplacement rapide. Celui qui me permettait de courir aussi rapidement qu'un cheval en ne ressentant que la fatigue d'une marche rapide. Je lui expliquais les ressorts de cette magie peut coûteuse et oh combien pratique ! Je lui précisais que même si cela paraît peut absorber de mana, cela se comptait sur une plus longue distance. Je l'informais également qu'avec le temps cela allait de moins en moins la peiner, comme un coureur s'entraine tout les jours se fatigue moins après plusieurs années. Les premiers essais furent bien drôles, mais rapidement elle parvint à stabiliser sa vitesse, ce qui nous permit d'arriver un peu plus vite aux abords du lac de Fortilia, cette immense mer intérieure. Nous repérions un port sur la carte et nous y rendions. Une fois sur place nous cherchions une personne capable de nous emmener à Fortilia:

"Tiens, chère apprentie, je te regarde exercer la "diplomatie". Art si difficile qu'il faut s'y entrainer !"

Je lui tirais la langue et ne tins pas rigueur de son regard que je pouvais deviner. Je reprenais avec des mots à moi :

"Aller, va nous négocier un passage. Sans une goutte de sang ni menace…"

Je me mis dans la tête de la suivre et seulement l'observer.