C’était à pas assurer, que je traversais cette forêt. Capuche sur la tête, je remontais ce chemin qui conduisait bien au-delà des terres humaines. J’eus ouïe dire d’un village orc, se faisant souvent attaquer par des clans rivaux, si ce n’était d’autres ennemis en tout genre. Depuis toujours, on racontait que ces créatures étaient fort capables de se défendre toutes seules. La guerre faisant partie de leur culture, bien plus que les humains, ces attaques devaient être un jeu d’enfant pour eux. Pourtant, la situation ne semblait s’arranger et plus je me renseignais, plus l’idée de venir en aide à ce peuple se renforçait. Qui sait, peut-être bien qu’en échange, je toucherais une belle prime. Et cette ambition se renforça quand justement, je fus plus ou moins recruter pour venir prêter main forte.

Haha ! Pouvais-je dire non ? Bien que je n’eusse la carrure d’un puissant guerrier qui pouvait tout défoncer à coup de hache, je comptais sur mon agilité et mon adresse pour avoir le dessus sur ces orcs envahisseurs. Et donc, voilà pourquoi je me retrouvais là, à marcher en pleine forêt, en direction d’un endroit qui faisait fuir plus d’un homme et d’une femme. Allez, on s’y rendait, on tirait quelques flèches, on faisait la fête et je repartais avec une belle récompense. Je n’avais pas choisi la voie du mercenariat pour faire la charité tout de même.

J’avançais donc, m’arrêtant quelques fois à des auberges de voyageurs, me renseignant sur la route à suivre, demeurant confiant. N’ignorant pas les dangers qui parcouraient les grands chemins, la vigilance était de mise. Chaque passants croisé, chaque son perçu, je restais aux aguets, m’attendant à une mauvaise surprise. D’ailleurs, si je surprenais la surprise, ce ne serait plus une surprise non ? Donc, je ne lâchais pas mon arc, le tenant toujours fermement dans ma main. Car au premier signe de danger, je n’aurais qu’à encocher une première flèche et tirer. Chose qui ne tarderait pas à arriver.

Déjà, plus je progressais, moins les routes semblaient précises. On finissait facilement en pleine nature, où chaque signe de civilisation n’existait plus. Et m’arrêtant dans ce qui ressemblait à une petite clairière, j’entendais et je sentais quelque chose. Les feuillages qui bougeaient, des branches qui craquaient. Ma respiration se fit plus que silencieuse. Le monde se tue pour me permettre d’entendre ces signes particuliers. Et lorsque je respirais un bon coup, une horde de sauvage déboulait de toute part.

Arme levée, ces bêtes hurlaient comme des déments pour bondir sur moi. Ils pensaient sans doute me tomber dessus et me submerger facilement, quelle belle erreur. Car à peine un était-il sortie de sa cachette, qu’une de mes flèches fusa pour se plante dans sa gorge. Un second de l’autre côté, dans l’œil. Je pivotais à nouveau sur moi-même pour décochais une troisième qui arracha le visage d’un troisième. Le quatrième s’était déjà bien approché, et je dus lui tirer sous la gorge, avant de rouler au sol pour esquiver son corps qui s’affalait sur moi. Mais à peine arrivé de l’autre côté de sa masse, un cinquième manqua de m’arracher la tête, si je n’avais contré avec mon arc, pour le repousser et planter une dernière flèche dans les côtes.

Je pus intégrer ce nouveau petit groupe sans problème. Comme à chaque fois, l’union ne faisait pas que la force, il aidait à tisser des liens. Et me voilà donc embarquer en compagnie de Cheryl et de son compagnon Ben. Tous deux étant en partance pour le village orc aussi, je bénéficiais ainsi d’une escorte. Cependant, leurs intentions divergeaient de la mienne. Alors que je pensais récupérer quelques pièces après avoir accomplie une bonne œuvre, tous deux pensaient agir à la manière des héros. Devrais-je donc leur parler de mes projets ?

Une fois arrivé au village, nous rencontrions par la suite d’autres aventuriers. Les saluant de loin, je suivais bêtement les instructions. Ne connaissant personne, j’obéissais, gardant quelques réserves. Et les instructions furent simple pour le moment, accompagner Ben le compagnon de l’elfe et Mike, qui semblait être un métamorphe de type loup comme son ami qui est venu avec lui.

D’ailleurs, ce dernier en profita pour rejoindre son second en privé. Ne sachant trop ce qu’ils trafiquaient, je me contentais de discuter avec Ben. Histoire d’en savoir un peu plus sur la situation.

"Sinon, vous savez contre combien d’orcs nous aurons à affronter ?"

Je fus déjà fort étonner de voir avec quelle facilité, je fus accepté dans leur groupe. Ils ne savaient rien de moi, je ne savais rien d’eux. Mais je savais reconnaitre une bonne occasion, quand cette dernière se présentait à moi. Et autant être honnête, seul l’appel de l’or m’attirait. Même si je me doutais qu’au final, les orcs puissent être réticent à payer un simple humain ayant sauver leur sale peau verte. Eux qui pouvaient se vanter d’être de redoutable guerrier puissant, sauver par un maigrichon humain.

Mike et son ami Argan ne semblaient faire d’échanges courtois. Je le voyais sur le visage de Mike que ce dernier ne devait être satisfait de sa discussion, et ne put m’empêcher de commenter cela devant Ben.

"On dirait qu’il y a de l’eau dans le gaz chez le second petit couple."

Amusé, je m’éloignais pour me rapprocher de la barricade. Mon carquois avait encore une belle réserve de flèche en lui. Lors d’un assaut, je pourrais sans difficulté repousser plusieurs lignes de ces bêtes. D’ailleurs, je les attendais ceux-là, me sentait prêt à en découdre. Non que je cherchais à me vanter, mais ayant prouver mon adresse avec l’arc, c’était avec une bonne confiance en moi, que je me sentais de taille à repousser une horde de ces monstres.

Toutefois, je demeurais curieux de connaître la provenance de ces derniers. Enfin, je savais que cette race avait un penchant pour la violence et le combat était une seconde nature pour eux. Alors, cela ne devrait pas plus me surprendre. Après tout, ils arboraient souvent l’image de sauvage, de guerrier sanguinaire. Et donc, se combattre même entre eux, devrait être chose normal non ? Bon, on me disait parfois qu’il n’était pas bon de juger toute une espèce selon des idées reçus. Mais, vous serez d’accord de dire que ces orcs, ne faisaient pas grand-chose pour améliorer leur image quand même.

Le combat contre ces orcs, n’étaient pas de tout repos. Tant mieux, j’aimais le challenge, les défis et dire à tout le monde, que ma paye était bien méritée. Alors, après avoir fait pleuvoir la mort sur nos ennemis, je m’absentais un moment pour refaire mon stock.

Mon carquois n’était pas magique, les flèches ne revenaient pas comme par enchantement. Ce qui serait idéal pourtant, car j’avais une préférence pour ce type d’arme à l’épée. M’approchant des cadavres, je retirais les flèches qui n’étaient pas endommagés. L’ennui avec les orcs, fut que leur peau était si solide, que même si le projectile se planter, la flèche pouvait se briser, et cela arrivée deux fois sur trois au moins. Toutefois, j’arrivais à me refaire un petit stock et dans le village, à l’augmenter de quelques pourcentages.

Ce fut la que je retrouvais Argan, qui semblait partir quelque peu fâcher. Décidément, ce groupe était bien curieux. Trop de passif qui encourageait les disputes. C’était amusant à regarder. Voyant donc cet encapuchonner passer près de moi, je lui soufflais :

"Besoin d’aide l’ami ?"

Jusqu’ici, Argan me paraissait être le seul gars normal. La princesse elfique, quoi qu’attirante, avait un quelque chose qui faisait peur, son amant Ben, mieux valait ne pas se frotter à lui, et pour Mike, et bien je préférais me méfier. Même si on me rassurait que sa transformation en loup, n’était en rien dangereux, pour moi devenir une bête sauvage, faisait qu’on adopter aussi certains traits.

Argan refusa poliment ma proposition, prétextant qu’il ne s’absentait pas longtemps, juste le temps de trouver de quoi faire des remèdes pour le camp. Ecartant les bras, je m’exclamais avec un sursaut de joie pouvant surprendre :

"Cela tombe bien ! J’ai passé une très grande partie de ma vie dans ces bois. Je te ferais gagner un temps précieux si tu le désire."

Argan m’examina de haut en bas, et finissait par accepter, levant la main en l’air. Ainsi, nous partions en expédition. Toutefois, je veillerais à ce que nous ne nous éloignons pas trop, au cas où une nouvelle vague s’abattrait sur le village et que nous devrions intervenir au plus vite.

A notre retour, le voleur fut demander au plus vite, sous les larmes et la colère de celui qui semblait être son frère. Et bien, j’étais heureux de ne faire partie de ces membres. Surtout que cet homme-loup, semblait être un vrai nerveux. Il n’avait pas intérêt à me faire la même scène, sinon ce sera une belle flèche planter là où je pensais, si vous voyiez ce que je voulais dire. Que la vie de mercenaire pouvait être bonne en voyant tout ça. Aucun réel attachement, on est à l’abris des crises et autres problèmes des autres. Vous étiez là, payer pour un service, pas pour vous faire des amis. Et bien quoi oui, quelques bonnes fréquentations pouvaient me manquées, j’arrivais à m’en contenter.

Les délaissant, je partie rejoindre les fortifications improvisées. Encore des orcs rebelles, tentant une fois de plus de prendre ce village. Décochant une flèche, je visais et tirais en deux secondes, voir trois. Le trait fendit l’air pour se planter dans la mâchoire d’un premier orc. Me retournant, je renouvelais l’expérience, frappant dans l’épaule d’un second, puis vers le cœur. L’avantage avec ces bêtes, fut que les orcs, étaient de grosses cibles vivantes.

C’est alors que je retrouvais le petit nerveux. Mike c’était bien cela ? Ce dernier déchiquetait et mettait en pièce ses adversaire comme une bête sauvage. Ce fut effrayant, et en même temps, il manquait cruellement de technique je trouvais. Mais alors qu’il finissait un de ses adversaire, un autre, bondissait vers lui, une masse bien énorme, prête à être fracasser contre son crâne. Très vite, je tirais une autre flèche qui alla se planter dans l’œil de la bête, traversant tout son crâne.

L’assaillant hurla de douleur et de rage, avant de tomber en arrière pour se fracasser à son tour le crane au sol. Sa chute fit même trembler le sol comme un violent coup de tonnerre.

"Haha l’ami ! Si je ne l’avais pas pourfendu, tu te serais fait occire par ce monstre."

Quand la vague fut repousser, je bondissais de la barricade sur la quelle je m’étais poser pour aller rejoindre mon compagnon. Ce fut tout sourire aux lèvres, que je m’approchais de lui. Mains sur les hanches, je contemplais le champ de bataille, me demandant combien je gagnerais pour chaque tête que j’eus fais tomber dans cette histoire. Sans doute de quoi, me payer du bon temps pendant quelques mois.

"Je dois avouer que pour un bisclavret, tu es plutôt impressionnant. Que dis-tu d’aller boire un coup ? Je t’offre à boire. Il doit y avoir de la vinasse quelque part."

Le combat m’avait toujours… Disons excité. Même si j’avais un peu de rancune à l’encontre de l’armée du roi, me battre, l’adrénaline était toujours plaisante. Et quoi de mieux qu’une petite fête après une si belle victoire. Et ne me demandait pas pourquoi, mais j’avais envie de partager ce moment avec quelqu’un, m’amuser un peu et me faire un nouvel ami ? Juste un compagnon de beuverie, cela me suffira.

Ainsi nous nous retrouvions tous à la taverne pour fêter cette belle et heureuse première grande victoire. Vu les aventures que nous venions de vivre, sans compter celles à venir, j’osais espérer que la récompense à la fin serait bien grande. Que vouliez-vous, je restais un mercenaire, quelque peu fâcher avec le système et qui avait toujours besoin d’argent. Et puis, c’était le travail après tout, au même titre que le paysan et l’artisan. Irons-nous l’accuser car son travail n’est pas fait par altruisme et qu’il vendrait sa production aussi bien à l’homme juste que le tyran ? Non bien sur que non, le mercenaire devait servir de défouloir, mais ceci n’était pas le sujet de notre histoire.

A la taverne, nous fêtions donc dignement cet heureux épisode. Bien que peu loquace, j’agrémentais la discussion par quelques anecdotes et histoires hilarante. Tout se passait bien, mais je ne loupais pas le mystérieux départ de notre ami voleur. Décidément, les relations de ce groupe furent quelques peux étranges. On pourrait croire qu’ils étaient soudés comme dans une guilde d’une ballade, mais non. Attrapant ma chope, je sifflais :

"Votre ami est bizarre. Sans doute la nature de tout bon voleur. J’espère qu’il ne prépare pas de mauvais coup."

Peut-être allais-je vite en besogne, mais selon moi, un mercenaire était justement plus digne qu’un voleur. Car le mercenaire, était tenu par un contrat, alors que le voleur lui, cherchait la moindre occasion pour filouter, vous tromper et vous laisser sans sous ni chausse au réveil. J’en avais croisé des gueux comme lui. Tous de la pourriture, des misérables sans morales qui ne méritait aucune confiance. Mais bon, je n’étais pas lié à lui et risquais de ne plus croisé qui que ce soit après cette aventure. Et à ce propos, finissant ma chope, je demandais :

"Et après avoir sauvé toute cette peuplade, que comptez-vous faire par la suite mais bon seigneurs ?"

Pour ma part, j’avais déjà quelques petits projets. Profiter de la récompense pour m’accorder un moment de repos. Une cabane dans la forêt, ou en bords de mers. Profiter de mon argent pour me reposer, me couper du monde et souffler enfin un peu. Ou alors, partir encore à l’aventure, poursuivre la vie dans le mercenariat ou jouer les explorateurs… En tout cas, j’avais besoin de changer de paysage, voir un peu plus de monde et découvrir les limites de notre univers. Par contre, j’ignorais si on pouvait appeler ceci une reconversion professionnelle.

"Sinon, vous formez tous un groupe très intéressant et original. Votre union devait être fort épic et intéressant à narrer je suppose."

Ils semblaient certes, très attachés les uns aux autres, mais en même temps, leur comportement me donnaient envie de me laisser à l’hilarité. Allons bon, un petit groupe parfait, où tout serait merveilleux et sans heurtes, serait des plus ennuyeux. Un peu de piment n’était pas de refus et rien de tels que les épreuves pour solidifier les liens qui nous unissaient à nos proches. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser que tout cela, risquait de mal finir. Genre une grosse crise, une rupture de la guilde, la faute de trop… Bah ! Peu importait, je n’étais qu’un mercenaire, et n’avais donc rien à faire de la vie privée des clients ou gens lambda que je risquais de ne plus croisé.

Les festivités prirent fin, il était temps que chacun reparte pour son labeur. Sauf le voleur et le loup qui ont disparue.

"Oui madame, à vos ordres." Répondais-je, non sans une pointe de cynisme.

L’elfe n’était pas mon employeuse, techniquement elle n’avait aucune autorité sur moi. Cependant, je préférais jouer le jeu, tant que cela m’aidait à remplir le contrat et avoir la prime à la fin. D’ailleurs, à propos de cela, avant d’aller aider ceux qui devaient se débrouiller avec les arcs, j’en profitais pour couper quelques têtes d’orcs ennemis tombé au combat en toute discrétion. Ils avaient la peau dure, mais leurs armes arrangeaient bien les choses. Dans un sac, j’en fourrais le précieux butin, avant d’aller le cacher, ni vue ni connu. Personnellement, je ne voyais aucun mal à ce que je faisais, mais je voulais surtout éviter d’éventuels questions, suivit de jugement hâtif qui auront pour résultat, le blocage de mon dessin.

Cette besogne faite, j’allais m’acquittais de la requête de l’elfe. La légende prêtait aux orcs d’êtres de féroces guerriers, sachant manier les armes les plus dévastatrices. Et les légendes dépassaient souvent la fiction. Certes, nos assaillants firent honneur à leur réputation, mais ceux du village s’apparentaient bien plus aux pécores humains, qu’aux bêtes berserks. Et j’en fus bien plus choqué, quand je tentais de voir ce qu’ils valaient en tir à l’arc. Ayant récupérer le plus d’armes à distance, je déposais le peu que j’eus trouver à leurs pieds.

"Bon les amis, il est temps de me montrer ce que vous savez faire. Bandez vos arcs !"

Et là, le spectacle fut consternant. Certains se grattaient la tête, comme si c’était la première fois qu’ils voyaient de tels engins. D’autres tentèrent maladroitement, alors qu’à peine deux ou trois, arrivaient à tenir leur arme et y encocher une flèche. Je posais ma main sur mon visage, désemparer par ce que je venais de voir.

"Par le ciel ! Où sont passer ceux m’ayant seconder pendant la bataille ?"

Un orc paressant nigaud, me répondit que certains aidés ailleurs et que d’autres, ont finalement préféré prendre la fuite. Je ne pouvais le croire, les plus adroit se sont enfuis au lieu de défendre leur territoire ? Cela n’avait pas de sens. Il eut un par contre, qui me raconta qu’il était adroit avec un arc, mais un de ces maudits sorciers noirs l’eut jeté un sort pour l’affaiblir. Là, je sentais la mauvaise excuse. Soufflant, je cherchais a relativisé.

"Bon, ce n’est pas grave, on va vite mettre tout ca au point, pas une seconde à perdre !"