La frontière de la lumière et des ténèbres. Voilà comment on nommait par ici, ce petit patelin entre les terres hostiles et le reste du continent. Figure de frontière, peu de monde aimait trainer dans le coin. Voilà donc pourquoi, la cariole tanguait autant sur ces routes infames, pressant les deux chevaux à l’avant. Les passagers à l’intérieur, fichaient tous une mine décomposée, le visage inquiet. Un enfant même, se recroquevillait dans les bras de sa mère, visiblement apeurée. On prêtait de nombreuses légendes noires sur ces terres hostiles et à juste titre. Ici, sorciers noirs et créatures démoniaques pullulaient en maîtres.
Certains donc partaient, voulant fuir cet endroit, l’esprit inquiet. Mais en réalité… Ce ne fut pas le cas pour tout le monde. Car au fond de la cariole, tête voilée et ne semblant se plaindre des remous de l’engin, une silhouette féminine attendait, impassiblement. Toute de blanc vêtu, elle attirait quelque peu les regards, mais jamais cette femme ne leur répondait.

Puis tout à coup, le transporteur de bois et de fer s’arrêta net, penchant sur le côté. Tout le monde se demandait ce qui se passait, pourquoi un arrêt aussi soudain. Même la femme voilée leva la tête sur le côté pour tenter de voir l’origine de ce contre temps à travers la cloison. D’un coup, la porte s’ouvrit violemment, laissant donc apparaitre un une femme arborant l’armure et au casque de rapace. D’une voix forte, elle obligea tout le monde à descendre. Bien qu’effrayer, les passagers obéir, ne cherchant querelle avec cette créature. Mais la dame du fond elle, ne bougea pas, semblant défier l’autorité de cette intruse à travers son habit. La guerrière ordonna trois fois avant de menacer avant qu’elle ne se lève et quitte le chariot, prenant appui sur un long bâton ayant la forme d’un serpent enroulant un orbe vert.

Tout le monde était rassemblé devant un petit groupe vêtu comme la guerrière. Celui qui semblait être le chef gronda aussi fort que le tonnerre :

"Nous savons que des fuyards se cachent parmi vous. Qu'ils se dénoncent pour que notre seigneur est l'idée d'épargner les autres."

Bien entendu, personne n’osait répondre. Soit ils ignoraient vraiment de quoi il parlait, ou bien préféraient-il affronter la mort même que de dénoncer qui que ce soit. S’impatientant rapidement, le chef fut bousculé quelques gens qui se mirent à implorer et pleurer sous la brusquerie des hommes. Mais quand il vit cette dame blanche impassible, ne rien craindre, il sentit sa colère montait.

"Toi là ! Approches !"

La délicate créature obéit, avançant sans trembler. Quand elle se tenait plus qu’à quelques centimètres du chef, ce dernier la questionna sans ménagement :

"Tu sais quelque chose ?!"

Aucune réponse.

D’un souffle puissant balayant poussière magique et gardes, un individu qui n’avait pas peur de dévoilé sa puissance apparue. La petite troupe de civils prit peur, mais se sentit pris au piège, ne sachant s’il était judicieux encore de fuir ou non. Melusa quant à elle, demeura impassible, ayant sentie cette magie bien noire approchée d’eux. Elle ne disait rien, ne bougea pas, laissant les choses se faire. Ce sorcier se dévoilé, menace la garde et ces derniers le prirent pour cible, et également la prêtresse. Malgré le bruit du métal sortant du fourreau et que pas loin d’une dizaine d’arme furent pointé sur elle, la créature ne réagissait toujours pas.
Si le nom de Luc Taymon pouvait être connu, Melusa elle, restait une énigme. Dans les contrées voisines, on pouvait parler d’elle, mais souvent on lui prêtait de nombreux noms ainsi que diverses fonctions et pouvoir. La vérité elle, était bien plus sombre. Tous ces gardes, elle pouvait les faire disparaitre d’un claquement de doigt, les faire subir à un supplice éternel. Voyons donc dans son inaction, une preuve de compassion pour laisser une chance à ces barbares et partir encore en vie et en un seul morceau. Mais… Nous savons que ce genre de chose n’arrivait jamais n’est-il pas ?

N’y voyant qu’une jeune femme vêtue comme une noble, on devait alors se dire qu’elle était fragile et inoffensive. Qu’un simple coup d’épée ou juste un peu de force exprimé suffirait à la matter. Avec Melusa, les apparences étaient souvent trompeuses et ces brigands, car telle les voyait-elle, allait s’en rendre compte et payer le prix.
Un premier déjà, devant justement penser que ce n’était qu’une pauvre femme sans connaissance martiale, tenta de l’attraper par le bras. Melusa ne lui en donna le loisir, à peine ce gant poser sur sa manche blanche, qu’elle le chassa et que de suite après, elle l’envoya voler à travers les airs par une projection. Le garde hurla pour atterrir quelques mètres plus loin, se faisant écraser sous son armure par l’impact. Surprit donc, on tenta de suite par une riposte. Un avec une lance voulue donc embrocher la magicienne. Greenstone tendit vers lui sa main libre d’un geste violent, et un rayon aussi clair et doré que le soleil, en sortie pour transpercer le garde. Non seulement il fut aussi projeté en arrière, mais se retrouva avec une belle blessure au niveau de la poitrine qui crachait un flot de sang. L’armure n’avait servi à rien.


La prêtresse se tourna avec grâce vers les autres soldats qui eux… Reculèrent de quelques pas. Ils comprenaient sans doute à qui, ils avaient à faire, que la tâche ne sera pas si simple, qu’en à peine quelques secondes, deux gardes furent tomber, sans compter ceux que Luc eut déjà mit à terre. Leur nombre se réduisait à vue d’œil.

Le sorcier démontra une très grande puissance. Même si Melusa se doutait que ce dernier n’invoquait pas sa pleine puissance, elle trouva fort inutile d’user d’autant de force pour de simples sbires. Pourquoi pas faire pleuvoir du feu et de la pierre ici même tant qu’on y était. Soit ce sorcier ne savait comment utiliser ses dons et lâcher n’importe quel sortilège, ou bien il prenait une joie sadique à faire subir mille tourments à son adversaire et ceux, de manière brutale. Trahissant sa nature de mage noir, Melusa opta donc pour la seconde option.

Il ne fallut pas bien longtemps, pour que les deux magiciens de mettre à terre la plupart de leurs opposants, et les derniers, pleurant dans leur coin n’osant venger un seul de leur camarade. Le sorcier noir jubilait, tournant autour de la prêtresse, main poser sur son épaule et sifflant à son oreille comme un vil serpent de la tentation et lui « conseillant » d’en finir avec ces derniers pleutres. Melusa pourrait le faire, ils n’étaient pas difficiles à faire choir. D’un claquement de doigt, plus aucun ne serait debout face à elle. Mais c’était autre chose qui fut la victime de sa puissance.
D’un mouvement de main, elle repousse le sorcier loin d’elle s’en ménagement comme elle l’eut fait au premier garde. Il allait s’en remettre en un rien de temps, elle n’en doutait pas, juste ne plus l’avoir auprès d’elle et ne se priva pas pour le remettre à sa place, brisant ainsi ce silence qui lui fut si naturel.

"Comment osez-vous me toucher ? Et de quel droit me demandez-vous ainsi pareille chose comme à une servante ou l'un de vos souffrir ?"

Le sorcier noir ne le savait pas, mais Melusa était une mage prêtresse trait crainte de part le sud. Elle était habituée à une forme de respect mélanger à de la peur, et hormis sa famille, personne n’avait droit de se montrer aussi familier. Bien entendu, l’erreur était permise, surtout si elle était empruntée d’ignorance. Elle pouvait expliquer les bons usages à faire, elle était compréhensible. Cependant l’arrogance du sorcier noir ne donnait envie de faire preuve de clémence. Encore, elle l’avait juste repoussé, elle pourrait déjà se préparer à le confronter, arme en main et lui lancer elle aussi des éclairs de toutes les couleurs. Au lieu de cela, elle resta là, digne, défiant du regard et du menton l’impudent.