J’ignore comment débuter cette histoire. Peut-être pourrais-je vous parler de cette fin de saison. Ce moment où il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. Où simple chemise sur le dos, j’arpentais routes et villages à la recherche de qui que ce soit, ayant besoin d’un coup de main. Dernièrement, je me promenais sur la frontière des terres hostiles suit à mon aventure avec Cheryl, dont je n’avais gardé souvenir. Mais ici, il fallait croire que les gens avaient moins de retenue pour demander les pires services sans retenue pour la paye. Une belle occasion qui s’offrait donc à moi et dont je saisissais les opportunités.

C’est alors que lors d’une sympathique beuverie dans une taverne, regardant le panneau de bois où des feuilles voletaient, que je découvris les primes. Il y avait un peu de tout, mais ce qui m’intéressait le plus, fut celle de cette femme, cette Cara, recherchait indemne pour un seigneur du coin, promettant une belle récompense. Ainsi je partais à la traque de la jouvencelle.

Remonter sa piste ne fut pas chose aisée. A croire que la belle fut douée pour dissimulée ses traces, c’était avec un bon investissement de temps et d’argent, que je remontais sa piste jusqu’au domaine des hommes. Territoire familier, je me sentais plus en confiance pour débusquée la dénommait Cara. Vous faisant grâce de chaque étape de mon périple, nous arrivions donc au moment où je me tenais au seuil de son dernier repère.

Le soir débutait, on allumait déjà dans les environs quelques torches et braseros dans un village plutôt bien développé. La poussière se levait sous mes pas, marchant droit vers un vieux bâtiment à l’écart de la zone urbaine, accompagné d’un homme bien maigre et revêtu de guenilles sur le dos. On crut entendre le vent souffler au loin, annonciateur d’une tempête qui venait menacer la région. La vie humaine disparaissait peu à peu, se mourant avec les voix et leurs activités.

"Tu es bien sur de toi, qu'elle se cache ici ?"
"Mais puis-ce que je vous le dis mercenaire. Elle est passait par ici, et ont l'aurait vue se cacher il y a peu."
"Très bien je vais voir. Si elle n'y est pas, je trouverais sans doute des indices. Mais si tel est le cas, ta paye se verra réduite."

Mon informateur grogna bien entendu devant un tel inconvénient, et ne devait plus qu’à prier pour que ma cible soit ici. J’ignorais fortement des choses concernant cette Cara. Mise à part que l’annonce parlait de femme dangereuse, je suspectais quelques pouvoirs dont j’ignorais aussi la nature. Toutefois, je parvenais à avoir le dessus par le passé de quelques mages, profitant bien de ma supériorité physique et de mon adresse.

Arrivé devant cette ancienne maison visiblement abandonnée, mon complice m’abandonna à son tour ici, comme s’il redoutait la présence d’un fantôme entre ces murs. Il était vrai qu’à cette heure, la demeure ne donnait envie. Mais cela en fit une cachette idéale pour toute personne désirant un toit lors d’une ballade.
Armé de mon arc, je tentais d’entrer à pas léger. La porte grinça malgré la lenteur pour s’ouvrir. L’intérieur n’était pas mieux que l’aspect extérieur. S’il n’y avait pas encore le soleil à l’horizon, la maison entière serait plongée dans la pénombre. Là, je vis un vieil escalier montant à un étage dévorer par les ténèbres. Sur les côtés, deux portes devant conduire au reste de la maison. Avançant prudemment, pas léger pour atténuer le son, je remarquais une lueur jaune sous l’une des ouvertures. Quelqu’un devait avoir allumer un feu, ou une bougie derrière. Sans doute l’espoir attendu d’arriver enfin à la fin de cette mission et toucher mon argent.

Délicatement, j’actionnais la poignée en fer qui trahirait ma présence. Mais en agissant vite, j’empêcherais quiconque de tenter une riposte. Ainsi d’un coup, j’ouvris pour pénétrer dans la salle et faire face au second intru de cette demeure.

Pour l’effet de surprise, très bien on pouvait faire une croix dessus. En même temps, un sorcier disposait bien de tout un attirail invisible pour prévenir des éventuelles attaques. Mais ce n’était pas la première fois que j’en en confrontais un, et même si je fonçais dans ce piège tête baissé, je gardais un atout dans ma manche. Bon, impossible de le sortir pour l’heure, je fus comme pétrifier sur place, ne pouvant bouger un seul de mes membres comme si une grosse brute empoignait avec quatre mains aussi grosses qu’un chat, retenaient bras et jambes. Encore, avec une véritable brute, je serais me défaire de son étreinte, mais là… Je n’avais ni menton ni pied à exploser.

Je râlais du fait de ne pouvoir agir à ma guise, me retrouvant donc totalement à la merci de cette sorcière. Elle, triomphante, reposant dans son fauteuil, me posa des questions dont je soupçonnais déjà qu’elle connaissait la réponse. Après tout, elle ne ressemblait pas à une pauvre jeune fille apeurée dans son coin, cherchant à comprendre quoi que ce soit de son malheur. Non, elle était maîtresse de la situation, ayant bien quelques cartes lui donnant des coups d’avance sur moi.

"Belle damoiselle, pour l’échange de nos noms, on aurait put imaginer meilleur cadre que ce triste spectacle." Disais-je avec l’arrogance qui fit ma légende, sourire mesquin aux lèvres. "Vous semblez déjà avoir un avis, et cela parait bien fort peu poli de poser une question dont on a déjà la réponse. Cependant, je peux vous apprendre que ma démarche n’a rien d’hostile. C’est en vie et en bonne santé qu’on commanda le retour auprès de votre connaissance."

Peut-être lui dire que je ne voulais aucun mal pourrait la rassurée et surtout, la convaincre de me libérer car rester figer ainsi était un rien désagréable. On avait vite envie de se gratter et les épaules commençaient un peu à me faire mal.
Pour le moment, il fallait que j’arrive à bien jouer mes propres cartes. Cette jeune fille, aussi belle puisse-t-elle être, ne semblait porter sur la bienveillance et la compassion. Sans aucun doute, n’hésiterait-elle pas à me démembrer si le cœur lui en disait. Les sorciers noirs portaient bien leur nom. Créatures obscures dénués de sens morals, ils étaient les plus perfides de notre monde. Pour éviter qu’un ne vienne s’amuser avec vos tripes, il fallait savoir les charmer. Je parlais un peu par expérience. Les rares que ma route me fit rencontrer, suivaient tous un même modèle, et je dus vite apprendre à comment les confronter, pour éviter de finir soit si pieds sous terre ou même pire…

"Après pour ce seigneur Kaihral… Sachez que je ne sers aucun maître en particulier. Désolé si je brise un peu vos rêves, mais ceci n’est qu’un emploi occasionnel pour toucher quelques pièces pour vivre. De plus, je ne l’ai rencontré en réalité, répondant à une de ses nombreuses affiches. Donc, dire que je sers cet homme serait un peu exagérer."

Tout ceci, elle devait l’avoir deviné depuis le temps. C’était comme si je parlais pour ne rien dire, mais peut-être que ceci me fera gagner un peu de temps ainsi qu’un début de confiance. N’ayant aucune raison de lui faire du mal, j’en viendrais à cette extrémité seulement si le jeune mage noir m’y contraignait. Si seulement je pouvais bouger ne serait-ce que ma main, je pourrais sans doute attraper ma flasque. Oui, je pouvais en avoir besoin dans l’absolue.