Cela faisait bien longtemps que je n’avais pris du temps pour moi. Ces dernières semaines, je fus pris entre les guerres, les sorciers etc. Et chaque jour, je les passais en compagnie de ma nouvelle famille. J’aimais gouter chaque instant avec eux, toutefois je pris congé de leur compagnie, mais pour un bref moment. Mike voulait justement passer du temps avec sa femme et sa fille, et il fallait bien que je leur laisse un moment d’intimité. Une journée ou deux pour se changer les idées, rien de plus. Et puis, j’étais un peu tracasser. Notre groupe de voleur n’était plus, des changements dans le milieu s’opéraient. Et moi, j’étais tenté de me refaire un nom, retrouver cette ancienne vie et redevenir le Maître voleur tant redouté et apprécié.

Ma retraite débuta dans cette modeste auberge au bord de la forêt. Assis sur une vieille chaise grinçante à une table, que dis-je, affalé dessus, j’écoutais le premier musicien de la journée s’installé en face. Luthier, il pinça les cordes sur une mélodie bien triste pour un début de matinée. Il joua pendant que le feu crépitait dans l’âtre de la cheminée, disant bien à eux « Bonjour » aux nouveaux clients venant entrés lors d’une si fraiche journée, et réveillant ceux présent la veille. La vie reprenait peu à peu ici, faisant craquer les planches de bois du parquet et de l’escalier.

On allait, on venait comme bon il nous semblait, j’avais la joie de constater que j’étais redevenue aussi invisible qu’avant. Une ombre parmi d’autres. S’ils s’avaient. Les chuchotements se métamorphosèrent en un brouha de percussion. Le pauvre ménestrel ne se fit presque plus attendre, mais continue de jouer, se faisant très vite secondé par une joueuse de flute. Une fille de la région ? Elle n’avait ni bagage ni grosses saletés sur son corsage. Belle et fraiche, elle ferma les yeux en suivant le rythme imposé par son compagnon.

L’ambiance à la fois typique et détachée, m’aida à la réflexion. Quels étaient mes plus grands projets ? Me voici bien partagé. Je rêvais de rester aux côtés de ma famille, tenter une vie plus traditionnelle et en paix. De l’autre, l’appel de la vie solitaire se languissait de moi. Vivre au jour le jour, voler dans les ombres de la nuit seul. Ressentir l’adrénaline du risque de se faire prendre… Mais aussi, trouvé les autres « enfants » tests de Rhéa. Ceux qu’on disait être mes frères et sœurs. Oui, je me demandais qui, ils pouvaient être. Avaient-ils tous succombés à l’influence du mage ? Ça et autres projets qui me taraudaient l’esprit.

Ma réflexion fut interrompue quand une seconde jeune felle approcha de moi. Tenue à la fois simple, mais plus distingué que la plupart de la clique de ce bourg, elle avait les traits d’une femme connaissant la vie dure, sachant se débrouillé par elle-même, et pourtant, un charme l’enveloppait, rendant de suite, sans la connaître, attirante. Souriant à la jeune dame, comprenant son objectif, je commandai :

"Une cervoise s’il vous plait." Jouant aussi avec le sourire.

Un trait qui ne m’avait pas quitté. La séduction, l’envie de jouer à ce petit jeu de drague comme durant mes plus jeunes années, avant que mon cœur ne soit complétement meurtri par les affres de l’amour. D’ailleurs, je m’étais demander ce que cela ferait, si je fondé ma propre famille. Un échec à venir oui. Quoi qu’il en soit, je n’étais pas là pour ce but. Je pensais réfléchir encore un peu avant de rejoindre la capitale. Je comptais retrouver de vieux contacts qui me permettront de m’aider à me remettre sur les rails. Et si cela n’était pas possible, faire un peu le ménage. Ma vie était en train de changer, et je ne comptais pas laisser un désordre derrière moi.

Codage par Libella sur Graphiorum

Ainsi on m’offrit à boire et je remerciais la charmante serveuse pour son service. Et puis, je retournais à mes réflexions. Oui, il y avait beaucoup à faire encore. Mon ancien univers fut brisé. La vie que je connaissais du temps jadis n’existait plus, détruite en l’espace d’une soirée. Et donc, voulant mettre certaines choses au clair, je me cherchais une nouvelle ligne directrice. Quel destin allais-je choisir une fois arrivé ? La vie de voleur était mienne, je ne pouvais pas me voir vivre autrement que détrousser les plus riches et jouer au chat et à la souris avec les gardes sur les toits des maisons. Pourtant, mon activité risquait de s’en retrouver changer. Et je devais avouer que je fus bien tenté d’aller vivre comme voisin avec Mike et Orélia. Devenu accro de ma nouvelle famille, et redoutant des possibles retombés sur eux, j’aimerais rester tout près pour veiller sur eux.

Mes réflexions furent interrompues quand la serveuse revint vers moi, cette fois-ci proposant des châtaignes fraichement récoltés et cuite. Mon regard quitta le vide pour se poser sur les doux traits de la jeune femme et sa marchandise.

"Bien entendu, avec plaisir. Combien ?" Avec mon sourire le plus charmeur.

Main dans la bourse, je cherchais quelques piécettes à extirper pour les fameuses châtaignes. Je n’avais pas spécialement faim, mais il fallait avouer que la gourmandise me tentait bien. Quelques douceurs aideront à faire passer ce voyage pour quelque chose de plus agréable. Toutefois, loin d’en rester là, je me sentais le cœur très gai pour tailler bavette avec la jeune femme. Quel but recherchais-je ? Aucun plan pour dérober qui que ce soit avec des informations, ni aucune séduction. Me sentant plus sociable que d’habitude, j’en profitais pour juste discuter. Ha ! Je verrais bien Mike justement en rire, ou même me devancer pour parler avec elle. Pour une fois que c’était silencieux sans lui et que je pouvais en placer une haha !

"Vous travaillez depuis longtemps ici ? Il est vrai que j’ai quelques connaissances dans plusieurs auberges et tavernes, mais c’est rare que je me pose dans ce coin."

Loin de dire que j’étais un pure alcoolique attention, les lieux de distraction n’étaient pas nombreux. Et ayant une certaine « dignité », je préférais largement une table avec une bonne pinte, plutôt que certains endroits assez douteux. Sinon, il existait des maisons où on pouvait venir jouer son or et son argent, à l’abris des regards des impôts et où je m’y posais quelque fois. Mais là, c’était bien plus agréable que ces jeux.

Que de souvenirs justement ! Quand je vivais surtout en ville, avec quelques camarades où nous tranchions le cordage des bourses des inconscients. Où on s’amusait à échapper à ces furieux et à la garde aussi idiote qu’une poule. On dirait que cela remontait à un siècle, et cela me donna quelques sueurs froides. Car, me montrant peut-être un peu trop prétentieux, j’étais un maître voleur avant tout. Et voilà que mes dernières aventures m’ont conduit à plus jouer le guerrier salvateur, que le larcineur.

Codage par Libella sur Graphiorum

Nul besoin d’argent, voilà qui était bien mieux. La remerciant, je pris quelques-unes de ces gourmandises et nous nous séparâmes de nouveau. Une fois de plus, je fus plongé dans mes réflexion, bercer par le crépitement des flammes dans l’âtre, et le jeu des musiciens qui rythmaient le temps qui s’écoulait. Mon plan prenait peu à peu forme, je savais donc quoi prévoir pour les jours à venir et enfin, retrouver les miens. Tout à coup, la fatigue me prit. N’ayant pourtant pas user de ma carcasse, j’avais un besoin de repos. Me levant lourdement de ma chaise, je passais voir le patron pour lui demander où se trouvait la serveuse. Car j’aimerais la remerciée pour le service. Il m’expliqua qu’elle était dehors, je m’y rendais.

Brrr ! Quel froid mordant tout à coup. On passait d’un extrême à l’autre. Me frottant les avants bras, je cherchais du regard la jeune femme. Mais rien, aucun signe. Elle devait être dans la grange sans doute. Mais quand je fis les premiers pas, mes sens furent en alerte. Je reconnaissais son odeur, mais il y avait quelque chose d’étrange. Difficile à expliquer pour le profane, mais disons que je sentais arriver un grand malheur. Et comme pousser par mon instinct, je me jetais à la recherche de la jeune fille.

Très vite, je compris de quoi il en retournait. Des braconniers œuvraient dans les environs. Je reconnaissais plusieurs de leurs pièges faits de leur facture. Là, la bête intérieure en moi prit le dessus. Sans pour autant me transformer totalement, j’étais redevenu cette hybride monstrueuse, drapait de son manteau de ténèbres.  Je retrouvais les vêtements de la femme, mais ne compris pas de suite, pourquoi elle les avait abandonnés. Suivant sa trace, je découvris une belle louve, qui avait des chasseurs aux trousses.

Déjà, c’était une louve, je me sentais de devoir la sauver. Mais curieusement, elle avait la même odeur que la serveuse. Et là, ca faisait un déclic dans mon esprit. Cette louve blanche… Serait-ce elle ? Une autre métamorphe ici ? Impossible ! Suatant sur l’occasion, je bondissais entre elle et les braconniers qui venaient de sortir des buissons. Les humains furent terrifiés en voyant cette abomination devant eux, ce cauchemar sans visage, aux crocs acérés, se tenant sur ses jambes, aux regards de feu de l’enfer. Ils ne tentèrent pas courage, stupidité ou réflexe, de m’empaler. Mais moi, je fis pleuvoir sur eux des lances noires qui écorchèrent les jambes, les bras, déchirant leurs vêtements et les obligeant à prendre la fuite.

Victorieux, je me retournais vers la louve qui devait être terrifiée. Reprenant contrôle, le nuage de ténèbre s’évapora et ma figure redevenait humaine.

"Ca va aller ? Ne vous en fait pas, vous êtes sauvé."

Codage par Libella sur Graphiorum

L a louve prit la fuite. Visiblement elle ne m’avait pas reconnue, sans doute sous le choc après ce qu’elle venait de voir, ce qu’on pouvait comprendre. Sans me démonter, j’allais la retrouver. Apeuré, je tendais ma main pour l’aider à se relever, le visage souriant pour la rassurer. Acceptant mon geste, elle semblait enfin me reconnaitre, et fut plus que perdue. Il s’en était passé des choses en si peu de temps, et encore, je connus des journées bien plus folle.

"Votre parfum." Expliquais-je tendrement. "Je l’ai reconnu. Et j’avais sentis d’instinct que quelque chose n’allait pas." Et cet instinct l’avait sauver.

Cependant, autre chose sembla la préoccuper, l’heure. En effet le ciel s’était déjà bien assombri, laissant au paysage une filtre bleuté obscure, privant la nature de toute sa beauté. Pour entrer dans l’auberge, j’avais ma solution. Un bon voleur avait toujours son matériel de crochetage, mais je préférais taire cette information à ma nouvelle « amie ». Mentionnant cette grange, j’eus bien l’envie de rire, voyant la bavure qu’elle venait de faire. Délicieuse enfant. Tendant mon bras pour qu’elle puisse s’y accrocher, nous allions donc rejoindre ce fameux hôtel réserver à la gente animale, ce qui tombait bien.

"Cela ne fait rien, j’aime dormir à la belle étoile, même si c’est le prix à payer pour sauver une ravissante damoiselle. Mais avant de vous répondre dite moi, depuis quand savez-vous pour votre don ainsi ce qu’il le concerne ?"

Le miens fut si particulier que l’expliquer ne serait chose évidente. Encore, je pouvais juste dire que je me changeais en loup complétement ou non, depuis l’attaque des orcs, les choses prirent une tournure différente. Mais grâce à Mike, je ne pris plus à cœur de cacher ma nature secrète. Au contraire, même si c’était un peu cacher au regard d’autrui, je m’exprimais plus facilement sur ce que je suis, refaisant petit à petit confiance au monde. Et puis, si je rencontrais un de mes pairs, pourquoi garder cela secret ?

Depuis si longtemps je crus être le seul, l’unique métamorphe, du moins lupin de ce monde. J’eus croisé quelques autres espèces, mais les loups… Cela changea quand je retrouvais mon frère Mike, et la chose prit une dimension bien plus grande à la rencontre de…

"Veuillez me pardonner néanmoins si je vous devance en posant en premier la mienne. Comment vous appelez-vous ? Pour ma part, je porte le patronyme d’Argan Tanguy. Noble voyageur aimant l’aventure aux quarte quoi de notre monde."

Voilà qui était fait. Une bonne présentation pour débuter. Après cela, la jeune femme pouvait me poser toutes les questions qu’elle désirait. J’espérais au moins pouvoir en pauser d’autres aussi. C’était si rare de rencontrer un métamorphe. Maintenant que les écailles étaient tomber de mes yeux, je voyais le monde plus grand et plus riche. Et j’étais curieux de connaitre l’histoire de la serveuse, comment a-t-elle découvert ses facultés, comment le vivait-elle ect. Si je la présentais au reste de la famille, elle ferait bien des heureux.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elle s’appelait donc Bianca White. Un bien joli nom, aussi charmant que la demoiselle elle-même. Pour le danger, j’avais quelques doutes, non point que je suspectasse la serveuse d’être incapable de se défendre, mais que les braconniers l’auraient sans doute tôt fait de la repérer. Mais bref, passons donc cet épisode qui n’avait plus la moindre importance. Effectivement, le froid se faisait plus menaçant. Chaque brise ressemblait à une nuée de chauve-souris venant vous mordre les bras et le visage. Sans se faire prier, Bianca pressa le pas pour rejoindre cette fameuse grange. J’aurais bien voulu user de mes talents de cambrioleur pour lui permettre d’entrée au chaud à l’auberge, mais qu’aurait-elle pensée ?

Je retrouvais la belle blottît dans un tas de foin, grelottant sous les cris moqueurs du froid nocturne. M’approchant d’elle, Bianca me posa la question. Il était vrai que ma métamorphose pouvant prêter à confusion et surtout, qu’il s’agissait d’un cas unique qui différait de bien loin des capacités lambdas de ceux de ma race.

"Ha ! Non votre flaire ne vous as nullement tromper. Je suis bien un métamorphe lupin. Cependant, au lieu de fusionner avec les éléments traditionnels comme le feu, l’eau ou le vent, mes dons sont plus liés aux émotions."

Inutile de dire que tout ceci était le fruit des expériences d’une sorcière à moitié folle qui voulait créer la race suprême qui dominerait le monde. En y réfléchissant, chaque passage de ma vie justifierait la fuite de n’importe qui, me prenant pour un cinglé ou bien pour un homme bien plus dangereux qu’en apparence. Bianca me narra donc son histoire, et je goutais chaque mot, chaque parole comme si j’écoutais le récital d’une sirène. Et chacun de ses vers, me transperçait le cœur. Bien que différend, je crus me reconnaitre dans son récit. A croire que les métamorphes étaient condamnés à connaître une vie faite de tourments des plus extrêmes.

Puis, avant de pouvoir prononcer le moindre mot en guise de commentaire, Bianca venant se blottir à présent entre mes bras, prétextant que le froid devenant trop pesant pour elle. Bon sang ! Je pouvais déjà entendre la voix de Mike s’il me voyait en pareil situation. Il dirait « Oh ! Frangin ! Bravo tu t’es trouvé une fiancée ?! Félicitation ! Allez vas-y séduis la etc. » A chaque fois qu’il me voyait en compagnie d’une dame il s’imaginait des choses.

Après tout, il fallait dire que Bianca n’était pas mal du tout. Et même si je fus surpris par son geste au départ, je ne disais pas non pour sentir son corps contre le mien. A la fois mince, frêle et doux, on sentait une force en elle surprenante. Et son parfum, bien qu’il ne soit celui d’une duchesse, était sauvage et attirant.

"Non ne vous en fait pas. Reposez-vous donc, nous eûmes une soirée bien agitée."

J’étais tenté pour je ne savais quelle raison de l’embrasser ne serait-ce que sur le front. Toutefois je m’abstenais de tout geste pouvant être déplacée. La joie de rencontré une semblable devait jouer sur mes émotions, mais un peu de tenue était exigé. Oui, elle était attirante, mais pour l’heure, la romance n’était encore bienvenue.

"Je suis navré des déboires que vous avez eus. Si cela peut vous rassurer, je perdis mes parents très jeunes aussi, apprenant de mes capacités assez tôt et apprendre aussi à les accepter. Et je dois mon salut à une personne aussi qui me sorti de la misère."

Voilà qui était étrange, même pour moi. D’ordinaire, je ne me confiais pas aussi facilement. Même pour Mike j’ai mis du temps à lui parler de mon passif. Mais là, je me sentais comme pousser à le faire, prendre Bianca pour confidente. Pouvais-je lui faire réellement confiance ? Mon cœur me murmurait que oui, mais mon esprit m’alertait de ne pas tomber dans un potentiel piège. Quelle voix allais-je donc écouter ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Les gouttes d’eau ricochaient contre la cloison en bois de la grange. Quelques filets descendaient à travers la toiture, mouillant lentement le foin qui tapissait le sol. On ressentait aussi bien le froid de la pluie, que la chaleur enfermer ici et avec autrui. Seule l’averse se fit entendre dans un concert chaotique. On aurait dit une multitude de mains qui applaudissaient derrière le bois pour un spectacle bien curieux. Ou bien elles tapaient contre le bois pour nous demander de les laisser entrer. Mais impossible.

Le temps semblait s’être figé, seuls nous deux avions survécu à une fin du monde imaginaire, nous retrouvant seul à discuter. Confidence révélée, nous venions à mettre en place une confiance incompréhensible. Fut-elle aussi privée des siens, pour avouer toute sa vie au premier loup rencontrée ? Si ce n’était pas le cas pour elle, cela le devait être pour moi. Être une louve pouvait à cet instant, être un argument de poids de séduction. Peut-être avais-je peur de perdre cette rencontre unique, et voulais en profiter en voyant dans son récit, des épisodes nous liant.

Mais malgré son Histoire qui m’émut sincèrement, elle venait à me demander des précisions. Et face à tant de spontanéité de la jeune femme, je n’eus le cœur à taire quoi que ce soit sur mon sujet. Ayant ce faible sentiment que nous n’étions plus que deux, il m’était impossible de mentir et cacher quoi que ce soit, hormis ma profession. Mais tant que l’image de l’aventurier sans peur et sans frontière la séduisait, je n’eus rien à craindre de ce côté-là. Par les dieux ! J’éprouvais le besoin tout à coup d’avoir mon frère près de moi et lui demander quelques conseils, m’expliquer un peu. Mais quoi ? Je n’étais pas redevenu un bambin qui redécouvrait la vie extérieure. Peut-être avais-je un peu perdu la main depuis le temps avec la gente féminine.

"Je… Ne contrôle pas les éléments traditionnels. Mes émotions se manifestent sous deux formes distinctes. D’un côté, tu as l’aspect positif, se manifestant sous forme de lumière réparatrice, de l’autre… Des ténèbres dévorantes."

Voulant y faire une petite démonstration, j’agitais devant ses yeux ma main, qui libéra une faible lueur blanchâtre. La lumière était chaude et apaisante, sans doute efficace pour soyer les blessures. Si jamais Bianca se sentait mal, avoir froid, là elle devait se sentir plus que confortable. Cependant, elle me posa une autre question, qui eut pour effet de changer cette lumière blanche, en nuage sombre que je chassais d’un mouvement.

"Revivre… On peut dire ça. Qui n’a pas connu un moment sombre dans son enfance. J’essaye de ne pas y penser, et profiter de ce que la vie me donne maintenant."

J’ignorais quoi répondre sinon. Mon passé fut lourd, mais je ne le chassais pas. Au contraire, je m’en servais pour me construire, me rappeler où j’allais. Même si après ces derniers temps, j’eus pour preuve que je ne connaissais pas réellement mes origines.

"Mais toi non plus. Tout comme moi, tu fus sauvé par quelqu’un venant t’arracher à ta misère. Après, je ne sais pas si on peut comparer plus que cela. As-tu d’autres personnes de ton entourage qui partagent ce don comme nous ?"

Codage par Libella sur Graphiorum

En effet, notre passé nous forger. Il nous donnait des éléments parfois purs ou non et c’était à nous d’en décider quoi faire. Cependant, devenir une personne bien ne rendait pas certains épisodes plus plaisants. Le souvenir du fouet, le massacre des vôtres, rien qui ne puisse vous donner le sourire. Cependant, j’apprenais à ne pas me morfondre, me laisser mourir par ce passé si lourd à porter. J’avançais, je fuyais, j’acceptais, mais ne restais pas sur place à blâme n’importe qui ou n’importe quoi pour exiger une quelconque compensation qui ne pouvait jamais arriver. Quoi que dans mon cas, il était possible de voir mon frère, ma belle-sœur et ma nièce comme une récompense pour toute cette vie chaotique.

Ce qui suivit me coupa littéralement le souffle. Bien que mettant à nue sa peau magnifique, elle se changea devant moi. Je revis la belle louve blanche comme la neige devant moi, splendide créature. Mais quand deux ailes lui sortirent du dos, j’en fus estomaquer. C’était incroyable, voir deux fois en une seule vie l’impossible. Comme Mike, elle pouvait alors voler ? Sauf qu’au lieu de ressembler à une bête noire, Bianca s’approchait de la créature céleste et majestueuse. Digne du plus beau conte de fée.

Puis, la belle reprit forme humaine, m’expliqua brièvement et exprima son sentiment de sécurité auprès de moi, qui ne manqua pas de me flatter. Elle avoua également que je fus le premier métamorphe quelle rencontra au cours de sa vie, ce qui me flattait d’avantage, mais quand me demanda si j’en connaissais, si j’avais de la famille, je sautais sur l’occasion pour lui répondre, libérant ce que j’avais sur le cœur et qui harcelait mon esprit avec une vive expression qui rivaliserait avec qui vous saviez.

"Oui ! Il faut que je te présente Mike ! C’est mon frère, un métamorphe loup également. Mais il en connait bien plus sur le sujet que moi et je sens que vous allez bien vous entendre tous les deux."

Deux loups ayant des capacités aussi proches, je me sentais obliger de les présenter. HA ! J’imaginais déjà ce moment. Il crierait « Ouais ! J’ai une sœur maintenant ! Bravo Argan tu t’es trouvé enfin une fiancée ! » Et moi… Pour une fois je me sentirais embarrassais car contrairement à Liliane, ce que je ressentais pour Bianca avait prit une forme si étrange. Oh ! J’eus déjà de nombreuses conquêtes. Des moments éphémères… Au départ, je crus que ce que je ressentais pour la belle serveuse fut comme pour toutes les autres. Un béguin, une attirance sans importance. Mais suit à ses révélations, elle m’apparaissait différente. Différente, mais semblable. Comme si un espoir pour quelque chose fut permis.

Elle était donc beaucoup plus attirante à mes yeux, et me redressant, je réchauffais ses épaules avec mes mains qui vinrent les lui frotter, et caresser le long de ses bras. Je ne me sentais plus moi-même. Et d’un coup, je me mis à lui donner un timide baisé sur la joue. Oui, j’étais esclave d’un instinct que je n’eus connu depuis des lustres. Et bien que mon geste pouvait rester dans l’innocence, je me sentis confus et honteux de mettre aussi vite emballer, et j’eus un moment de recule. Mon visage devait devenir aussi rouge qu’un feu ardent.

"Je te pris de m’excuser. L’émotion. Je ne rencontre presque jamais des comme nous et là… Je ne savais trop comment réagir excuses-moi."

Il serait encore trop tôt de parler d’amour. Il s’agissait d’un sentiment bien fort, mais pour l’heure indéfinissable. Elle ne m’avait pas effrayé par sa métamorphose bien au contraire, cependant j’espérais ne pas lui avoir donner l’envie de frapper et fuir à cause de mon comportement. Si oui, j’en serais profondément attrister.

Codage par Libella sur Graphiorum

Loin de me repousser, Bianca se colla à moi, comme si elle avait peur que je vienne à m’envoler. Et moi, paradoxalement perdu au départ, je l’entourais de mes bras, formant ainsi une chaine de chaire et d’os pour la maintenir. J’en étais sûr, cela était bien plus fort que les amourettes que j’eus rencontré jusque-là. Plus qu’un désire de partager la même couche, c’était la volonté d’une vie plus importante. A croire que j’avais perdu la tête, qu’un nouveau sort m’avait rendu esclave. Et pourtant, le dur souvenir de mon premier véritable amour, me hantait encore, m’interdisant toute romance sérieuse.

Bianca semblant toute heureuse, me questionna, brûlant du désire d’en apprendre le plus sur moi, tout comme j’aimerais en savoir plus sur elle.

"Mike ? Crois-moi, tu ne rencontrerais pas homme au coeur d’or comme lui. Je l’adore, même s’il est exaspérant des fois. Mais c’est un excellent frère, un puissant et sage métamorphe, un bon père et un mari exemplaire. Je suis sûr que tu l’aimeras, lui et les siens. D’ailleurs, si tu désires rencontré de nos semblables et en apprendre plus, c’est l’homme qu’il te faut."

Je n’idéalisais pas. Car à travers les nombreux défauts du garde forestier, je parvenais à voir ses nombreuses qualités qui pouvaient charmés le monde entier. D’ailleurs, je soupçonnais son épouse Orélia d’être celle qui maintenait dans el droit chemin le loup, et calmer souvent son ardeur. Et pour cela, il faudrait que je pense trouver un présent pour la félicité pour son dur labeur.

Concernant la seconde question de Bianca, elle jeta un voile sombre sur mon visage. Non je n’étais pas uni par qui que ce soit. Mais pour ceux ayant eut vent de mon histoire, vous savez que l’adultère manqua de me faire perdre la vie il y a quelques années. Le sentiment de trahison fut sans doute la chose la plus terrible qui soit. Elle détruisait vote existence, votre monde que vous avez bâtit n’était plus que mensonge, et vous vous transformer en une forteresse se coupant du reste du monde. Et là, ce que je redoutais fus de revire la même chose. La belle Bianca avait elle déjà son âme liée à quelqu’un d’autre ? Je me sentais poussé de le lui demander également.

"Non, je n’ai personne dans ma vie, si ce n’est ceux dont je viens te cité à l’instant. Et toi ? Une belle créature comme toi doit bien avoir quelqu’un dans sa vie ? Un époux ou un fiancé ?"

Je tentais d’user d’humour, mais hélas, le traumatisme m’avait tout de même contaminé avec des traits durs. Quand on me piégeait une première fois, on ne m’avait pas facilement la seconde. Ok, il m’arrivait de laisser une seconde chance, toutefois c’était avec un couteau caché dans mon dos que je la donnais, le temps que l’autre prouvait sa bonne foi. Au moins, Bianca n’avait aucune raison d’un tel traitement. Là, j’étais au point de la croire sur parole, voulant garder l’espoir que tout était encore possible.

De plus, nos deux corps rapprochés, collés l’un à l’autre pour former un cocon bien chaud nous y encourageait. Je pensais même que si elle avouait que son cœur fut libre, je l’aurais embrassé sur le champ, profiter de la chance que les dieux me donneraient. Après, j’avais dis il y a quelques temps que je n’étais pas spécialement croyant, du moins pratiquant, mais là j’aurais la plus belle preuve de l’amour céleste.

Codage par Libella sur Graphiorum

Non elle était célibataire, cœur libre même ! Cela pouvait-être une ruse, mais je désirais la croire. Et elle fit sous-entendre qu’elle ressentait quelque chose de fort pour moi. Etait-ce encore un piège ? Si ce fut la même femme, je l’aurais étripé depuis le début. Mais là, elle avait plus que droit au bénéfice du doute. Et respectant l’accord conclu avec mon esprit, je me penchais vers elle pour l’embrasser. Point de joue ou commissure des lèvres ne furent désignés, ce fut sa bouche elle-même que je désirais. Tendrement j’effleurais ses lèvres, cherchant la saveur de ces dernières et la chaleur qu’elles produisaient. Divine créature qui me fit oublier le lieu où nous avions trouver refuge et le temps sévère qui s’abattait sur nous. La fraicheur de l’extérieur ne me touchait plus, ni douleur, ni tristesse, plus rien n’avait d’important.

Arrêtant cette action aussi plaisante soit-il, je contemplais les traits à nouveau de la louve. Une si bien belle créature mariant bien force et délicatesse. Dépourvue d’artifice comme maquillage et bijoux, c’était une beauté naturelle et sauvage qui se dévoilait. Belle créature. J’eus le cœur de chanté des poèmes pour faire des louanges sur cet ange.

"J’espère que tu ne me trouveras pas trop direct…" Un rire soufflé s’échappa de moi. "J’aimerais en apprendre le plus possible sur toi. C’est étrange, on ne se connais qu’à peine, mais j’aimerais en savoir plus. Plus sur ton histoire, ta vie, tes passions, tes pensées…"

Houla ! Jamais de mon existence, je n’eus demandé pareille chose à une damoiselle. Souvent n’étant que de brèves aventures sans réelles importances, savoir peu de chose me suffisait. Et là, j’étais curieux de tout apprendre d’elle. Mon cœur ne voulait pas d’une énième conquête, il semblait exigé que ce soit plus important que cela. De quoi se sentir bizarre, nerveux, perdu même. Je fis néanmoins confiance en mon instinct, mais cette situation pouvant paraitre inédite ne m’aidait pas à me sentir bien plus à l’aise. Que la vie était compliquée surtout dans les relations !

"Et Hans ? Il semble être un homme bon envers toi. Il semble être un membre de ta famille dans une certaine mesure. Où est-il en ce moment ?"

Je ne pouvais m’empêcher de faire le rapprochement avec mon mentor, Tanguy ancien maître voleur. Cet homme aussi m’avait tiré de la misère, apprit tout ce qu’il savait ainsi qu’à maîtriser un minimum mon don de métamorphe. C’était un père à mes yeux. On disait que chez les voleurs, on ne pouvait faire confiance à personne. Sauf que pour nous deux, ce fut différend. On se faisait confiance sans aucune limite, comptant l’un sur l’autre. Il m’avait redonner le goût à la vie et croire à nouveau en l’espoir.

Puis par la suite… Pendant une petite cérémonie où il me nomma Maître Voleur, il m’informa qu’il prenait en quelque sorte sa retraite. Sans trop me donner d’explications, il quitta le milieu, s’en alla dans un lieu qu’il garda secret. J’eus beau questionner, enquêter, mais il avait disparue comme par enchantement. Bien sûr, je lui en voulais pour cet abandon, mais je restais attacher à mon ancien mentor et ami, reconnaissant de la vie qu’il m’avait offerte.

J’étais curieux de savoir s’il en était tout autant pour Hans et Bianca, connaitre leur Histoire commune, si elle était terminée ou non.

Codage par Libella sur Graphiorum

Tout semblait nous sourire, à croire que la route fut déblayait pour que nous puissions être ensemble, sans aucun obstacle venant freiner cette envie qui semblait nous consumer. Loin d’agir comme une bête, je gardais serrer contre moi Bianca, cherchant aussi bien la chaleur de son corps que le désire de la conserver auprès de moi. Et sans mot dire, je l’écoutais avec attention. Elle me raconta de nouveau son histoire, mais cette fois en me précisant qui était ce fameux Hans, quelle place il avait pour elle et leur lien précis. A l’entendre, on croirait au plus merveilleux des hommes, et je voulu bien le croire. Surtout, j’aimerais effectivement le rencontrer pour le féliciter d’avoir sauvé une si belle créature.

Jusque-là, aucune parole ne sortie de ma bouche. Compatissant pour ses déboires, heureux également de l’avoir près de moi, nous venions à nous enlacer pour échanger un baiser passionné, qui petit à petit se mut en un désir ardant. Nous étions seuls, nous tenant mutuellement chaud, coupé du monde et préserver par ce dernier grâce à cette pluie qui décourageait tout promeneur ou curieux à sortir. Seul, au milieu de ce foin, il fut impossible de résister. Et ainsi nous nous perdions dans les bras et les baisés de l’un et l’autre jusqu’à ce que le sommeil vienne nous arrêter quelques temps après…

C’était le matin. Je m’étais réveillé le premier. Toujours allongé, je gardais encore contre moi d’un bras, la belle Bianca qui s’était assoupie sur moi. De ma main libre, je caressais son doux visage ainsi que ses cheveux emmêler de paille. Quelle sensation étrange. C’était vraiment plus fort que tout ce que j’eus éprouver pour mes conquêtes, c’était comme avec… Roxanna. Mais différend… Enfin je n’arrivais pas à l’expliquer. Peut-être était-ce la peur de l’amour qui me bloquait, m’empêchant de finir complétement nu dans la paille. Mais jamais je n’eus connu tel plaisir avec quelqu’un… Oui c’était compliqué. Surtout quand je me rendis compte que nous voulions présenter à chacun nos familles respectives, comme deux jeunes amants venant tout juste de se retrouver.

Bianca vint à se réveiller. Je déposais mon regard des plus doux dans le sien, hypnotisé par une si ravissante créature de la nature. Ce fut comme si une fée m’avait envoutée.

"Bien dormi ?" Lui demandais-je en déposant un baisé sur son front.

A nouveau, je caressais son joli visage. Ce dernier m’apparaissait comme parfait et fragile, désireux que je le protège.

"Je dois avouer… Que je ne m’attendais vraiment pas à vivre ceci. Surtout, éprouver un tel sentiment pour quelqu’un à ce point."

Depuis Roxanna, je m’étais quelque peu interdit d’aimer réellement quelqu’un à nouveau. Enfin, un sentiment interdit pour certaines personnes, qui se rependait sur d’autre. Mais c’était comme si Bianca me guérissait, quelle était parvenue à ouvrir une porte condamnée dans mon âme et me guidait à retrouver la liberté, la confiance qui fut morte depuis si longtemps.

Codage par Libella sur Graphiorum

Les mots de Bianca me flattèrent. Elle parlait d’amour et du désire de me garder auprès d’elle. Jamais une femme ne m’avait dit pareille chose. Enfin, pas de manière à vouloir exprimer quelque chose se voulant autre que quelques pirouettes si vous voyez ce que je voulais dire. Moi-même j’éprouvais le même désire. Ses baisers ressemblaient en plus à des chaines qu’on me jetait, pour me relier à elle à jamais. Que le souhait que ce soit de l’amour soit vrai. Jamais de mon existence je ne connue une passion si forte… Sans doute me répétais-je un peu, mais je cherchais les mots exacts à posés sur cette liaison qui venait de naitre.

Après quelques étreintes et autres tendresses, je me relevais doucement sur le matelas de paille sur le quel nous fûmes coucher depuis la veille. Caressant encore son doux visage, mon cœur se mit comme à saigner, à l’idée de ce que je m’apprêtais à faire.

"J’aimerais pouvoir t’emmener avec moi, te faire rencontrer les miens et inversement. Hélas, j’ai des obligations qui m’attendent en ville et… Je ne sais comment m’en défaire."

Il fallait à tout prix que j’aille là-bas, mettre des choses en ordre et enfin, pouvoir tourner une page de ma vie. Malheureusement, j’éprouvais du mal à me défaire de ce moment. Que j’aimerais rester là, continuer à vivre cette idylle pour voir jusqu’où cela me mènerait. Tant de questions se bousculaient dans ma tête, trouver une seule réponse semblait impossible. Et vous énuméré chacune d’elle se révélait tout autant.
Que j’aimerais la tenir à jamais contre moi, peau contre peau, nos haleines se mélangeant, sentir nos carrosses et nos baisers mutuels à jamais. Puis vivre dans l’état sauvage, deux loups fougueux, courant à travers bois, vivant d’eau fraiche et de viande chassée pour pouvoir vivre leur histoire. Pourquoi ne pas lui proposer de m’accompagner alors ? Bien que confiant en sa force et sa capacité à se défendre, nous allions nous plonger dans un milieu si sombre et si dangereux. Et puis, j’avais peur aussi qu’elle vienne à découvrir la vérité. Que j’étais un voleur, un homme que la garde adorait traquer jour et nuit dans les rues. Elle risquait de me fuir alors et ça, je ne pouvais l’accepter.

"Je sais que ce serait trop demander, mal placer et que je n’ai aucun droit de formuler une telle requête… Mais je promets de ne pas être long et si tu m’attendais, je reviendrais vers toi et nous pourrons présenter à nos familles respectifs."

Toutes mes défenses furent comme réduite à néant en sa présence. Il suffisait juste qu’elle me demande de renoncer à mon projet, et je ne pourrais que grommelait contre ça, et accepter. Me voilà quasiment son esclave, l’homme prit dans les filets d’une enchanteresse. Bon, je n’étais pas au point de faire des poèmes pour cette possible amour, mais me sentais capable de tant de chose pour elle, sans pouvoir l’expliquer pourquoi.

"Nous ferions mieux d’y aller… On risque de débarquer d’un instant à l’autre."

Bien que j’aurais voulu que cet instant dans la paille dure encore mille ans, je n’avais aucune envie de nous faire repérer. Ce serait moment gênant sur moment gênant, coupant tout envie et désire. Alors, remettant ma chemise et ma veste, et aidant également Bianca, nous nous apprêtions à retourner à l’auberge.

Codage par Libella sur Graphiorum

Les choses prirent une tournure vraiment inattendu. Le cheval se retrouva stoppait dans son départ, et ce fut une Bianca aux yeux implorée qui m’implorait que je l’enlève. Jamais de ma vie, je n’eus rencontré pareil personne. Bien que mes sentiments pour elle furent fort, je n’aurais pas soupçonné qu’elle deviendrait littéralement accro à moi. Serait-ce donc une preuve d’un amour réel et partager ? En tout cas, l’idée en fut renforcer. Et n’ayant la force de lui refuser quoi que ce soit, je l’attrapais pour la monter sur le cheval le plus vite possible, tant mue par l’idylle entre nous, que voulant éviter le moment très proche où un homme sortirait en criant « On a voler mon cheval ! »

Nous voilà donc galopant à travers de verts pâturages et la fin de cette forêt. Dans peu de temps, nous rejoindrons le domaine des hommes et leur capitale. Il me pressait de mettre un terme à mes affaires, mais voilà que je fus tracassé par autre chose.

"Tu es sûr de toujours vouloir continuer ? Ce sera sans doute un peu risquer. Notre route surtout en ville, risque justement d’être perturber par quelques manants sans scrupules."

La vérité fut surtout que j’eus peur qu’elle découvrît la vérité dans cette affaire. Nous allions parler à des recéleurs, des « messagers », et sans doute quelques voleurs. Comment arriverais-je à lui cacher tout cela et donc ma véritable profession ? Chose possible, mais au combien difficile. Il faudra sans doute faire preuve du meilleur jeu d’acteur. Jouer sur les mots, éviter qu’elle ne vienne dans certains endroits de la ville etc. Je pourrais au final lui dire qu’elle ne pouvait pas m’accompagner, qu’elle ferait mieux de m’attendre au final. Hélas, j’étais tout comme elle, prit sous un puissant charme qui m’interdisait de la repousser. J’avais envie d’elle, et le fait de devoir m’en éloigner même avec la promesse de revenir vers elle fut dur.

N’ayant pour l’heure aucun plan, ne sachant trop quoi dire ou faire… Je préférais détendre l’atmosphère. Que vouliez-vous, cette fille me fit perdre mes moyens, m’empêchait de me concentrer convenablement et me fit découvrir quelque chose en moi, que je pensais mort depuis bien longtemps.

"Sinon… Tu es déjà aller en ville ? Sans doute que oui."

Oui, je ne savais trop quoi dire d’autre pour l’instant. Une question bête, mais innocente. De quoi engager un peu la conversation, se sentir plus à l’aise et me laisser loisir de trouver comment cacher encore la vérité à la jeune femme. Cependant, un autre obstacle vint perturber mes plans. Mon esprit divaguait un peu, car je pensais surtout à l’embrasser et sentir encore son corps contre le miens. J’en oublierais presque ma mission, ne désirant que dévoré cette femme de tout mon désir.
Depuis que j’eus compris qu’elle était disponible, l’espoir me poussait violement comme un orc filerait des coups de pieds, d’aller vers elle et de l’avoir comme compagne.

Ne serait-ce donc pas chose précipité que ceci ? Serte la vie fut bien courte dans ce monde. Mais désirait déjà quelqu’un après une journée de connaissance, se serait un rien étrange vous ne trouvez pas ? En même temps, je disais cela car j’eus perdu pieds depuis longtemps avec l’amour, oubliant ce que cela puisse être. Mais bon, nous n’allions pas tourner autour du pot encore et encore.

Codage par Libella sur Graphiorum