Le regard sombre et inquisiteur d’Argan pesa sur son ancien complice Jervis. Comme pour beaucoup d’autres personnes, le voleur avait une sale horreur qu’on lui parle par énigme ou phrase non finie. Bien qu’inquiet de ce que l’homme pouvait bien lui révéler, le maitre voleur manqua de s’emporter à l’encontre de son contact.

"Hey bien Jervis ! Craches donc le morceau ! Ne me fais donc pas languier et parle-moi de ce danger."

Ce dernier paraissait hésitant. Son regard fut fuyant, comme s’il cherchait à repérer d’éventuels espions les épiant. Quoi que cela puisse être, le voir aussi effrayer n’indiquait vraiment rien de bon. Jervis n’était pas du genre à s’affoler pour le moindre bruit. Il fallait quelque chose de terrible pour l’ébranler, d’une menace assez puissante pouvant l’atteindre. Retrouvant un semblant de confiance à leur situation, le voleur avoua donc ce qu’il s’avait, mettant donc Argan dans la confidence.

"Ecoutes moi mon ami ! Le coup organisé avec cette seconde bande n'était rien d'autre qu'un piège bien plus retord que nous l'imaginions. Crois-moi, Ad Lucem est devenue bien dangereuse. Tous ceux de notre guilde, ils sont traqués un à un. Et pas que par la garde. La seconde bande récupère nos repères, nos butins quand une planque est tombée. Ils ont la main mise sur tout le réseau. Nous sommes sans doute sur leur liste noire, et je ne sais quand ils vont débarqués pour nous."

Quand on disait qu’il fallait plus qu’un simple bruit de fond pour effrayer Jervis, il fallait croire que cette loi fut réécrite. Car on entendit quelque chose claqué. Sans doute un volet mal fermé, ou bien un objet ayant tombé dans tous ce bazar qui se trouvait dans cette vieille maison. En tout cas, ceci fit sursauter le voleur qui regardait tout autour de lui, croyant sans doute qu’un garde ou un assassin allait lui tomber dessus. Rassurer de ne distinguer aucune forme suspecte, il revint vers Tanguy.

"Ecoutes encore, je ne compte pas rester ici. Je vais me tirer ailleurs et tu ferais mieux d’en faire autant. Adieu donc vieux camarade !"

Et comme par magie, Jervis disparue dans l’obscurité, laissant donc Argan seul à encaisser une si violente révélation. Déstabiliser, il eut un mal fou à croire ce que Jervis venait de lui raconter, mais il n’eut d’autre choix que d’acquiescer. Prenant donc au sérieux cette mise en garde, le maître voleur fit tout autant que son comparse.

Inutile donc de rejoindre la capitale humaine pour le moment. Bien que courageux et audacieux, Argan ne désirait tenter le diable et se vit dans l’obligation de changer ses plans. Qu’allait-il faire alors ? Pour l’heure il n’en savait rien. Sa priorité cependant fut de retrouver Bianca, et son visage se crispa quand il se rendit compte qu’il était en retard pour le rendez-vous.
Comme s’il volait à travers les airs, le voleur bondissait de toit en toit comme il savait le faire. Si vraiment des gens le traquaient, le mieux serait d’éviter les rues. Percher au-dessus d’une place, il eut une vision très dégagée du quartier et repéra sa belle, qui attendait sur un muret. Bondissant avec une très grande agilité, il alla rejoindre cette dernière, celle l’ayant charmée.

"Bianca ?" L’appela donc en posant sa main sur son épaule.
"Je suis désolé pour le retard, cela a pris plus de temps que je l’aurais imaginé."

Il ne savait pas quoi dire ni faire. Parler du danger qui pesait à présent sur ses épaules ? Pas évident, car Argan ne voulait pas alarmer la pauvre jeune femme, et même si cela pourrait la mettre en sécurité si elle prenait ses distance, la savoir s’éloigner de lui… Rien que cette idée lui faisait affreusement souffrir.

Bianca semblait avoir vue juste à travers le regard d’Argan. Sentant son trouble, elle le questionna sur ce dernier avec douceur, avant de l’entrainer avec elle au milieu des arbres à l’extérieur de la ville. Le voleur suivit sa belle sans protester. Il trouva d’ailleurs que le choix fut judicieux car à l’ombre de la forêt, il ne ressentait plus le poids pesant de la ville et encore moins, celui du danger qu’on venait à l’instant de le prévenir. Cependant, le loup eut du mal à exprimer quoi que ce soit. Telle une statue, il demeura le regard perdu sur place, réagissant à peine aux paroles de Bianca. Il lui fallait encore un peu de temps pour tout remettre en place dans son esprit, digéré ce qu’on lui avait narré et surtout, se rendre compte que tout son monde qu’il connaissait, venait de se briser à l’instant.

"Rien d’important." Finissait-il par répondre à la louve, jouant sur les mots. "Disons que je n’ai plus de raison d’aller chez les hommes."

En effet, il prenait au sérieux la mise en garde de Jervis et ne voulu jouer avec le feu. S’il devait rejoindre la capitale humaine, ce ne sera pas avant quelques temps encore, de quoi laisser les choses se tasser et qu’il eut remit de l’ordre dans son esprit.
Pourrait-il tout dire à Bianca qui promettait de ne pas le juger ? Lui dire qu’il était un voleur, un des meilleurs se moquant de la loi ? Un bandit, un criminel qui apportait le malheur avec lui ? Elle disait cela, mais elle risquait fort de prendre la fuite en découvrant la vérité sur son compte. La seule autre réponse que le loup donna, fut celui à son « Je t’aime. » Il ne répéta pas les mêmes mots. En réalité il ne disait rien, Tanguy se pencha vers elle pour déposer ses lèvres sur les siennes.

Il désirait cette femme, celle pour qui il eut un coup de foudre, arrivant à peine à se contrôler. Il l’embrassa au début doucement comme un amoureux baisant timidement sa bien-aimée, avant d’y aller avec passion, les bouches fusionnantes qui s’accompagnèrent par quelques caresses sur le visage, les épaules et le dos. Le voleur n’eut connu une idylle depuis bien des années. La raison lui dirait sans doute que pour sa sécurité, Argan ferait mieux de mettre de la distance entre lui et Bianca. Mais il était fou de la serveuse, fou de cette louve sauvage dont il désirait s’enivrait du parfum et de son toucher.
Le contact de sa peau l’excita, lui en faisant demander plus. Cette tendresse en eux, semblait aussi calmer la détresse du maître voleur qui retrouva un peu plus de confiance, mais ceci ne fut que passager. Car quand les ardeurs furent étanchées, les pensées du loup se bousculaient dans sa tête. Regardant donc celle pour qui son cœur fut enchainé, il caressait délicatement sa peau, contemplant ce corps qui le fascinait et donné envie.

"J’avais prévu de rentré une fois ma tâche accomplis. Tu voudrais peut-être faire quelque chose avant."

Le loup gris se montra disponible pour beaucoup de chose. Son temps de voyage étant raccourcis, il pourrait aller rejoindre de suite Mike et sa belle sœur plutôt. Cependant, malgré tout son amour pour son cadet, il n’avait le cœur à rentrer l’air sombre. Il voulait profiter si possible d’encore d’un moment d’intimité avec Bianca. Si elle désirait quoi que ce soit, le voleur se sentait prêt à tout accepter, le voilà esclave de la serveuse qui avait jeter sur lui, le plus puissant, le plus redoutable et peut-être le plus beau de tous les sorts.

Bianca exprima son désire de retourner voir son chère Hans, ce père de cœur qui a tant fait pour elle. Argan pouvait comprendre. S’il avait eu la confirmation que le sien de père adoptif était encore en vie, il irait le retrouver sur le champ. Alors il sourit à la belle, caressant son visage. Il pensait qu’après, il pourrait l’emmener rencontrer sa sienne de famille, mais il préféra privilégier celle de Bianca avant, sans doute que cela éviterait de faire d’énormes détours.
C’est alors que Bianca se lança dans les confidences. Un poids visiblement bien lourd pour la jeune femme, qui redoutait tout comme lui, le prix d’un tel secret. Bien que suspicieux, Argan l’écouta et au final, se sentit soulager. Il se disait pourtant que rien ne serait briser ses sentiments pour elle, sauf en cas de trahison, mais il trouva cette histoire bien innocente en comparaison à la sienne. Au lieu de se moquer, le voleur de profession se montra réconfortant.

"Tu n’as pas à avoir peur Bianca. La vie est horrible avec la plupart des gens et ont fait ce qu’on peut pour survivre. Saches que je ne te juges pas et que cela ne change rien."

Pouvait-il à son tour, avouer qui il était ? Entre elle et lui, il existait une différence. Bianca volait pour survivre avant de se ranger. Lui, il volait depuis presque toujours, et même quand il n’était pas dans le besoin. Le vol était devenu un mode de vie, un passe-temps en même temps qu’un métier. C’était un criminel confirmé qui s’amusait avec la loi et s’attirait la foudre de beaucoup de monde. Non alors, il vaudrait mieux tout taire, car en lui racontant tout cela, c’était surtout White qui risquait de prendre la fuite.
Se levant pour s’étirer, Argan respira un bon coup. Tant d’émotions et de sentiment en si peu de temps l’avait quelque peu retourné l’esprit et il avait besoin de tout remettre en place. L’air frais et revigorant de la forêt lui faisait le plus grand bien. Se retournant vers Bianca, sourire aux lèvres, il tendit sa main pour l’aider à se relever également.

"Allons donc rendre visite à Hans. Il me tarde de rencontrer ce brave homme."

Argan se disait aussi que comme son ancienne vie fut complétement brisée, ses anciens camarades disperser et tout le monde fut traqué, sa vie de voleur en fut tout autant et que ce n’était plus la peine d’y penser et encore moins d’en parler. Naïvement, il croyait que tout allé disparaitre comme la poussière qui se faisait emporter par la poussière. Mais son instinct de loup lui disait qu’il était bien idiot, car jamais on ne se débarrassait de son passé. Comme par exemple ces folles aventures qui lui firent découvrir ses véritables origines. Oh bien sûr, il bénéficiait d’un moment de répit, mais pour combien de temps ? Combien de temps encore pour ses ennemis afin de se rassembler et de le traquer ? Argan était un homme de l’ombre oui, discret que ne cherchait jamais à attirer l’attention. Malheureusement pour lui, cette ombre attirait les ténèbres.

Le loup resta là, écoutant sans rien trop dire. Hans et Bianca se chargeaient eux même des présentations, expliquant bien la situation sans que le voleur n’eût besoin d’intervenir. Au moins, le « secret » de leur nature ne fut un réel poids. Vote avouer, cela évitait bien des discussions. Bon, Hans savait pour Bianca cela était évident, ne soyons pas stupide, et il pouvait deviner facilement pour Argan. Tout semblait donc dit, le voleur ne savait que rajouter. Il caressa toutefois l’avant-bras de sa bien-aimée, preuve de son affection et qu’il respecterait la demande de son ainé.

"Ne vous en fait pas, je la protégerais comme le plus précieux des trésors de cette terre." Assura t’il en plus.

Bianca proposait de déjà partir au petit matin. Après tant d’éloge de son bienfaiteur, Tanguy aurait plutôt imaginé la jeune femme tout faire pour le retenir ici le plus longtemps possible. Quelques jours au moins, mais voilà qu’ils devaient fuir comme… Comme des voleurs. Il ne connaissait pas encore bien Hans, et ne se doutait pas que l’homme tenait à son Hermitage. Il suspecta plutôt une gêne chez son amour, la peur de provoquer quelque chose de malaisant, comme lui pourrait le faire quand ils iraient voir Mike. Il pensa bien faire en revenant dessus.

"Nous pouvons aussi rester ici un peu plus longtemps si le cœur vous en dit. N’aurez-vous pas besoin d’aide par hasard pour quelques corvées ?"

Une demande des plus innocentes. Argan cherchait à faire bonne figure, montrant sa facette la plus positif de toute. Il espérait par cette action, montrait qu’il n’était pas un kidnappeur de jeune fille. « Aller ! On emmène rapidement Bianca loin de là, et elle ne reverra plus sa famille. » Non ! Et encore moins quelqu’un manquant de respect. Il espérait également réussir à s’approcher du vieux Hans, offrir une occasion aux deux hommes à apprendre à mieux se connaitre et faciliter leurs échanges. Pour le bien de Bianca, Tanguy voulait que les hommes de sa vie puissent s’entendre comme dans une vraie famille.
Après… Le voleur n’avait pas l’habitude de ce genre de situation. Il agissait par instinct, comment il imaginait les choses, et selon les dires qu’on lui rapportait. Bien qu’il fût convivial et serein, à l’intérieur le stress le dévorait. Faisait-il bien les choses ou s’exprimait-il comme il fallait ? Lui qui se moquait bien des convivialités, de l’étiquette et cie. Voilà qu’il y attachait une grande valeur du jour au lendemain, comme s’il comprenait à présent l’importance d’un tel code. Car même s’il eut gagné visiblement la sympathie de leur hôte, Argan savait parfaitement que tout pouvait basculer en un instant. Alors, veillons à ce que ce premier jour se passe sous les meilleurs signes possibles.

Toute l’attention d’Argan alla dans l’affrontement et la protection de sa bien-aimée. Mais quand il la vit prendre la voie des airs, il se rassura en se disant qu’elle avait un sacré avantage. Pour le moment, il fallait se débarrasser de ceux un peu trop collant. Le voleur utilisa donc son incroyable dextérité. Courant vers un des premiers, il bondissait sur son torse, le faisant tomber à la renverse pour sauter en arrière par-dessus un second qui frappa dans le vide. Retombant sur ses pattes, Tanguy frappa violemment dans la colonne vertébrale de ce dernier, le faisant choir. Quand un troisième apparu à sa hauteur, le voleur ne ménagea pas ses efforts, bloquant son bras pour tirer et frappant plusieurs fois dessus puis dans l’aile.
Il devait la vie à Bianca qui l’avait sauvé d’un autre agresseur par derrière, mais remarqua ces étranges symboles sur son museau. Voilà qui était très particulier, mais pas le temps de s’y intéresser. Le couple mit donc en déroute la bande de malfrat et purent bénéficier à nouveau de la paix. Mais pour combien de temps ? Bianca se blottissait dans ses bras qu’il serra autour d’elle, autour de ce corps nu et en pleure. Il chercha à la rassurer. Le voleur avait une petite idée du pourquoi que de cette attaque, mais il avait peur que la raison puisse encore plus chambouler la louve.

"Tu n’as pas était blesser ?" Demanda t’il inquiet.

Les archers étaient bons, mais furent surprit en découvrant les dons des deux amoureux. Ce n’étaient donc pas des chasseurs de créatures ou quelque chose dans le genre, la raison de cette agression était tout autre. Argan se mordait la langue, maudissant le monde et lui-même, qui malgré ses stratagèmes, n’arrivait pas à vivre le bonheur qu’il souhaite. Son destin semblait tout tracé, une route dans les ténèbres qui, s’il s’en écartait, finissait rattraper violemment. Il aimerait que tout soit différend, mais il devait penser avant tout à Bianca. Argan devait se faire une raison, il représentait un danger pour celle qu’il aimait.

Se faisant violence, il ramena les vêtements de la belle pour l’aider à se rhabiller.

"Ecoutes… Je suis vraiment désolé. Tout ça c’est de ma faute. Tu es en danger avec moi. Pour ta sécurité, il vaudrait mieux que tu ailles retrouver Hans et attendre que tout se calme."

Le voleur aurait aimé que tout se passe autrement. Bianca était innocente à son histoire et ne méritait de payer les erreurs du voleur. Tanguy n’était pas un si gros égoïste que cela. Bien sûr il pensait souvent à combien la chose pouvait lui rapporter, mais savoir que des innocents seraient embarquer, le répugnait. De plus, si cette personne était quelqu’un dont il était follement attaché… Il ne savait pas s’il en survivrait. Que comptait-il donc faire ? Fuir ? Poursuivre ses assaillants et se venger ? Dans les deux cas, la tâche sera longue et périlleuse. Et il se disait bien qu’une fois l’affaire terminé, qu’allait-il encore lui tomber dessus ? Car une fois un danger écarter, un second arrivait presque de suite. Non, Argan était maudit par ce sang que Rhéa voulu lui offrir. Ou bien était-ce une de ses manigances ?

Si Argan voulait éloignée Bianca, il y avait bien le sentiment derrière de la protégée. Mais de quoi ? De ceux qui traquaient le loup maudit depuis peu ou bien de lui-même, de ce qu’il était, un infâme hors la loi dont plus d’une garde de cité, rêvait de mettre la main dessus pour voir son corps pendu au bout d’une corde ? Parlant d’une éventuelle seconde femme, le voleur aurait aimé rebondir dessus. Voilà une bonne occasion, cela lui fera sans doute mal d’entendre ce mensonge, mais l’encouragerait à se mettre à l’abris. Car oui, elle était forte et savait se défendre, mais tout ceci n’était que physique, comment son âme réagirait en entendant la vérité ? En même temps… Lui dire qu’il en aimait une autre n’aurait pas un meilleur effet. Ce serait surtout une manière de souligner sa lâcheté. Voila donc pourquoi il se ravisa, grognant contre le responsable inconnu et invisible de son infâme infortune.

Comme s’il était prit en chasse, le voilà acculer dos à une falaise, coincé de toute part par des armes pointues et des filets. S’il n’en faisait rien, ce piège se refermerait sur lui et les choses deviendraient bien trop compliqué, voir dangereuse pour lui. Sans doute que la meilleure chose à faire pour pouvoir s’en sortir, serait de tout dire. Il avait sans doute suffisamment retardé l’inévitable. Soufflant un bon coup, mains sur les hanches… Il abdiqua.

"Ecoutes… Ce n’est pas facile à en parler mais… Je ne suis pas vraiment aventurier. Enfin si, à mes heures perdues, mais mon activité principale est… Je suis un voleur. Voilà. Je détrousse les bourses bien remplit dans de nombreuses villes, humaines ou elfes et fais partie occasionnellement d’une bande."

Le plus dur était avouer. Restait à savoir ce qu’en penserait Bianca. Mais ces quelques révélations ne suffisaient pas à expliquer l’agression dont ils furent tous deux les pauvres victimes.

"Depuis peu, je désirais tourner la page, me dirigeais vers autre chose. Voilà pourquoi je cherchais à prendre contact avec certains vieux amis pour régler quelques affaires. Hélas… Une bande rivale à fait dissoudre notre groupe. Mieux organisée, elle nous traque à présent pour nous faire disparaitre. Je ne connais pas leurs réelles intentions et m’en moque. Ce que je cherche c’est les fuir. Voilà pourquoi je ne voulais pas que tu me suives plus que cela. Tu n’as rien à voir avec cette histoire, ceci est mon problème."

Tous deux risquaient bien gros. Traqué comme des animaux, visiblement on pouvait se permettre de les tuer si besoin était. Déjà que son passé menaçait la vie de son frère Mike et de sa belle sœur adorée Orélia. Rhéa avait laissée sous-entendre qu’elle ne laisserait en paix sa famille. Et maintenant, une bande de voleurs assassins, le poursuivait également. Journée pourrie n’est-il pas ? Au moins, qu’il évite à celle qu’il aimait tant, de se retrouver piégée dans une histoire dont si elle ne fuyait pas de suite, de ne jamais pouvoir s’en sortir après.

Les entrailles d’Argan le torturaient. Il redoutait de la voir fuir. Pourtant il comprendrait un tel choix et se dirait qu’elle serait sans doute plus en sécurité ainsi. Mais quand il la vit lui tourner le dos, il supposa le pire. Allait-elle lui annoncer d’une manière ou d’une autre qu’elle comptait partir ? Que leur histoire prendrait fin ? Le voleur fut partagé entre l’approbation et le rejet de ce choix. Mais, quand Bianca revint vers lui, ce fut tout autre chose qui se passait.

La jeune femme exprima son souhait de rester à ses côtés, que son amour était bien assez fort. Ceci eut le don de surprendre Argan. La louve se lova contre lui pour l’embrasser, plaisanter pour la suite. Le voleur pouvait tenter de la raisonner, la faire douter pour qu’elle parte. Sans doute aurait-ce été la plus sage des décisions. Mais son désir égoïste lui criait plutôt d’en profiter et c’est ce qu’il fit. Se collant à elle, il l’embrassa à son tour mais avec passion. Leurs deux silhouettes n’en firent plus qu’une. Le loup s’enivrait de la passion et de la fougue de son amante, bien heureux finalement de la garder auprès de lui.

Ses baisés, sa peau, tout le fit frémir et il en demandait encore et encore. Jamais de sa vie il n’avait connu un tel désir. Même son premier amour ne fut pas aussi intense, paraissant même anecdotique en comparaison. Mais, devant se faire quelque peu violence pour s’extirper de l’étreinte de son amour, Argan dut préciser quelques petites choses :

"Il y a tant de chose que j’aimerais te parler aussi. Mais c’est si lourd et bien plus dangereux encore que ces bandits de grands chemins. Et eux… J’ai peur qu’on ne puisse les battres d’une quelconques manières."

Que pouvaient-ils faire contre un groupe entier de sorcier, métamorphes, fées etc. Surpuissants créer pour dominer le monde et pouvait réduite toute une armée à un seul ? Pour le moment, ces êtres semblaient laissés en paix le loup depuis un bon moment. Si cela se trouve, ils avaient lâcher l’affaire, et puis… Tanguy avait peur que cette histoire en fasse trop aujourd’hui pour Bianca, mieux vaut sans doute en parler une autre fois.

"Sinon, pour ces brigands. Ils sont bien trop fort et bien installer en ville. J’ignore s’il serait intelligent d’aller les confronter aussi vite. Rentrons plutôt et faisons-nous oublier qu’en penses-tu ?"