Quatre mois… Quatre longs mois qui devaient être les plus horribles de toute ma vie. Quatre mois plongés dans l’incertitude, quatre mois à imaginer le pire, quatre mois à se faire déchirer entre la tristesse, la douleur, la colère et un faible espoir. Il y a quatre mois, mon frère, celui que je venais tout juste de découvrir et que j’aimais déjà de tout mon cœur… Frôla la mort. Nous nous étions fait attaquer, et malgré mon intervention, l’inévitable eut lieu. Mike Richard fut assassiné. J’eus beau utiliser toutes mes connaissances de soins, et chasser ces maudits orcs, j’étais impuissants.

Que le ciel était cruel à ce moment-là, de m’avoir offert le plus beau des cadeaux pour ensuite, me le reprendre aussi brutalement. Mais, je lui en voulais trop vite et sans réelle bonne raison. Car mon cher frère avait encore une chance de s’en sortir, grâce à l’intervention de Cheryl qui avait accouru pour le sauver. J’étais si heureux de revoir l’elfe, surtout pour sauver l’être que j’aimais le plus sur cette terre.

Alors, pendant ces quatre mois, je faisais au mieux pour aider sa famille. Je secondais Orélia durant ses tâches. Le travail par contre me rappelait, mais je veillais toujours à œuvrer dans le coin pour intervenir au moindre problème ou nouvelle de Mike. Mais très vite, je dus laisser de côté mes activités de larcins. Car ma belle-sœur allait accoucher. Il fallait être à ses côtés vue que Mike… Et depuis la naissance de l’enfant, je jouais l’oncle veillant sur cette nouvelle famille, les nourrissant, les protégeant…. Même si je doutais souvent d’être à la hauteur. Puis, le miracle eut lieu.

Je remerciais fortement la princesse elfique pour son aide, et avec Orélia, nous allions au chevet de Mike pour le voir se réveiller. Les retrouvailles entre les deux amants fus merveilleux. La belle de Mike lui narra en résumé tout ce qui s’était passer, cherchant à réconforter son mari. Quant à moi, je manquais de le tuer à nouveau. Car quand le temps de parole me fut accorder, je me jetais presque à son cou pour le serrer si fort dans mes bras. Si fort afin de me rassurer à mon tour qu’il était bien vivant, que je ne rêvais pas après mettre assoupis auprès d’un lit de mort. Mes larmes perlèrent sur son cou et ses épaules. J’étais si heureux de le retrouver.

"Bienvenu chez les vivants mon frère."

Je ne voulais plus le lâcher. Dire qu’avant justement, la peur de le perdre après notre rencontre me tiraillait, voilà qu’on venait de me prouver que c’était fort possible, que cette crainte était plus que rationnel. Mais Orélia vint à nous séparer doucement, lâchant un petit rire, sans doute émue par ces moments fort entre membre d’une même famille. Une famille oui… J’avais encore du mal à y croire. Libérant donc Mike, nous lui présentions son enfant. Après une si terrible épreuve, voir le visage de cet ange lui apporterait sans doute le meilleur des réconforts.

"Je vais vous laissez un moment entre vous. Eh Mike ! Remets toi vite compris ? T’as du temps à rattraper."

Aussi vrai que j’aimais mon frère, je ne doutais pas un seul instant qu’il aimerait revoir et profiter de sa femme en premier, et je le comprenais parfaitement. Surtout que sa famille s’était vite agrandit. Leur laissant le temps qu’il fallait, je le hatais pour préparer au mieux le reste de la maison. Il risquait aussi d’avoir un grand moment de fête, où toute sa famille et ses amis voudront célébré sa « résurrection », mais après, je priais pour que nous retrouvions un moment intime où nous pourrions à nouveau, chasser ensemble.

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Les laissant en pleine intimité, je m’occupais du reste de la maison. Ménage de dernière minutes, repas préparer rapidement pour tout le monde… Comme tout le monde, je désirais que ce retour d’entre les morts de Mike, soit inoubliable. Quand même, quand j’y pense, je n'eus éprouver une telle inquiétude pour qui que ce soit depuis longtemps. Pendant tout ce temps, je cru perdre la seule personne qui comptait autant pour moi. Et voilà que le Ciel me rassura en m’accordant la chance de profiter encore de ce cadeau.

Retournant auprès de lui, Mike me demanda de l’aide. Chose que je lui accordais le plus rapidement possible. Sans perdre de temps dans le sarcasme, la rigolade ou de stupides questions. Après avoir échapper à la mort, min frère était devenu encore bien plus précieux, et je voulais m’occuper de lui et le préserver au maximum. Attrapant son bras, je le fis passer derrière ma nuque pour qu’il se repose contre mes épaules, et je le souteneur sous l’aisselle, pour qu’il puisse avoir une aide pour marcher.

Nous nous éloignons donc, pour que nous puisons donc parler entre nous. L’aidant à s’installer sur un siège, je m’assurais qu’il ne manquait de rien. Boissons, coussins, nourritures… Je lui apportais tout ce que je pouvais, le mettant bien à porter de sa main. Puis, je pris place à mon tour face à lui, attendant avec impatience, ce qu’il avait à me dire.

"Alors dis-moi, de quoi veux-tu qu’on parle ?"

Je n’avais qu’une envie, le prendre dans mes bras et ne plus le lâcher. Mon frère était vivant, et je désirais le crier sur tous les toits. Que nous repartions à la chasse, que nous allions taquiner quelques voyageurs, que nous nous amusions ! Le temps nous jouait déjà de sale tour, alors que je désirais rattraper justement ce dernier, avec ce frère tomber du ciel. Revivre comme un louveteau, qui se montrerait insouciant avec sa fratrie. Était-ce un souhait trop important ? pourtant, malgré cette excitation qui me prenait, je ne pouvais réprimer une certaine tristesse qui m’habitait. La peur, la colère et l’angoisse étaient bien trop récentes encore. Ne pouvant les oubliers, ces dernières avaient bien laissé leur marque.

"J’ai vraiment eus peur tu sais… Pendant un moment… Non plusieurs j’ai cru que… S’il t’étais arrivé quelque chose, si tu avais passé à trépat… J’ignore ce que j’aurais fais à la fin et ce que je deviendrais." Avouais-je en baissant la tête comme si la honte du monde pesait sur mes épaules.

Si on m’avait privé de Mike, de mon frère si vite, j’imaginais sans peine ne plus être moi-même. De vaciller, et franchir la limite, passant de voleur à… Mon code aurait été sans doute briser, mon image morte et ça, je ne m’en souciais guère. Sans doute était-ce ce qu’on ressentait, quand on vous dérobé ce en quoi vous teniez le plus. Une juste punition ? Impossible, car j’avais toujours agis en suivant des principes. Celui qui avait peu ne perdait rien, celui qui avait beaucoup perdait s’il refusait de partager… Le riche perdait une pièce d’or pour cent de gagner je pensais. Alors, pourquoi venir me prendre ce que j’avais, pour ne rien me laisser ? Me leurrais-je ? En tout cas, ces maudits orcs on du comprendre leur faute, et ont du compenser la perte largement.

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Nous nous rendions donc en forêt. Là, Mike put se donner à son expérience préférée, la métamorphose. Cela me fit plaisir de le voir ainsi. Rien de tel je pense, pour retrouver un peu le sourire et la joie de vivre. Pour l’y aider, je me prêtais au jeu et comme le premier jour de notre rencontre, nous venions à faire une course. C’était si bon d’éprouver ces sensations qui m’avaient tant manqué. Non seulement le sentiment de liberté était plaisant, mais ce qui était jouissif   fut d’être à nouveau aux côtés de mon frère. Là, je me sentais rassurer de le voir en vie et naïvement, je crus que tout rentrerait dans l’ordre.

C’était vraiment s’avancer trop vite. Car cette petite balade prit rapidement fin. Mike ne se sentait pas bien et voulu s’arrêter. Il ne s’était stoppé qu’ç quelques mètres devant moi. Lui rendit ses affaires avec ce qu’il lui fallait pour marcher, je contemplais avec compassion, cet homme qui m’avait accueilli chez lui, qui m’avait apporté le plus beau des trésors, aller mal. Maudits orcs ! Je ne regrettais pas mon action. Ces saletés avaient manqué de détruire ce qui me fut accorder. Mike se mit à se lamenter, et cela me fit bien plus mal. Me mettant à son niveau, je l’attrapais au niveau des épaules, plongeant mon regard dans le sien.

"C’est toi qui est défaitiste là ! Alors arrêtes, tu n’es pas une larve et aussi, arrêtes de chercher une excuse pour me faire partir ! S’il faut que je te porte le restant de mes jours, alors je le ferais."

Et là, je le serrais à nouveau dans mes bras. Non, je ne voulais plus l’entendre parler ainsi. Hors de question qu’il baissait les bras, je me battrais pour qu’il retrouve pleinement ses capacités et disent à nouveau oui à la vie. Et surtout, qu’il arrêtait de se dévaloriser. J’aimais mon frère, j’aimais être avec lui et l’avoir dans mes bras. Pour moi, il était devenu la personne la plus important à mes yeux, une sorte de héros que j’appris à admirer rapidement. Et ce que je venais de dire était sérieux. S’il le fallait, je le porterais sur mon dos, lui servirais de canne même.

J’en oubliais que j’étais un voleur justement. Ma vie d’avant était comme mise en pause, désireux de mettre Mike et sa famille en priorité dans mes objectifs. Avec un peu de chance, Cheryl pourrait faire quelque chose, lui rendre son autonomie de suite. Mais comme elle n’était pas là, il fallait agir autrement.

Soutenant mon frère, je l’aidais à se relever, et mon regard plongé dans le sien, je lui proposais :

"On peut rentrer maintenant, ou continuer à nous balader. Dans les deux cas, je ne te lâcherais pas."

Avait-il pensé à sa compagne et à son enfant ? Il venait de fondre une famille, il ne pouvait tout laisser tomber, il fallait que ce garde forestier se batte pour eux. Il ne pouvait pas les abandonner, car si ce n’était pas pour moi qu’il fasse ses efforts, ce que je comprendrais, qu’il le fasse pour ses deux merveilles.

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S’il fallait que cela prenne des mois, des années à soutenir Mike, alors qu’il en soit ainsi. Je consacrerais le temps qu’il faudra, et même plus s’il le fallait et même ! Argan le voleur pouvait encore attendre un peu, car pour moi, il y avait plus important. Et alors que je m’apprêtais à le porter, à l’aider à avancer, Mike me posa une question, qui me semblait à la fois stupide et attachante. Un sourire enfantin coupa mon visage en deux.

"Devine gros malin."

La réponse me paraissait évidente. Et j’aurais cru que le garde forestier l’avait deviné car, je l’espérais, éprouvait la même chose que moi. Comme on le disait, l’amour supportait tout et là, je pouvais éprouver cette vérité. Enfin bon, malgré tout l’amour que j’avais pour mon frère, la peur de le perdre et le désir ardent de l’aider à se remettre sur pieds, j’espérais que ce sale caractère, finirait par s’effacer avec le temps. Là, nos retrouvailles furent encore récentes, et ce pauvre Mike venait d’en baver. Je ne pouvais donc pas du tout lui en vouloir, et je ne voulais pas justement, lui faire le moindre reproche.

Le garde forestier avait repris ses béquilles pour continuer d’avancer, et ma personne l’aida à ne pas tomber. A chaque fois que son pied ou son soutient en bois lui ferait défaut, je le rattraperais. Je m’assurerais qu’il ne finirait pas à terre jusqu’à sa pleine guérison.

"Pourquoi as-tu peur que je te laisse Mike ? Ne sois pas ridicule s’il te plait."

Moi qui justement, d’ordinaire je bougeais constamment, ne restant jamais au même endroit, voilà que je me retrouvais au chevet depuis des mois d’une seule personne. Et loin de m’en plaindre, j’y consacrais avec plaisir, tout mon temps. Mike était quelqu’un d’extraordinaire. Il restait un homme au cœur noble, sans traitrise et vrai. J’eus du mal à croire que nous puissions partager le même sang, même à moitié. Car nous restions si différend… Mais nos expériences restaient différentes l’une de l’autre.

"Je crois que j’ai repérer une rivière non loin. On peut s’y rendre et souffler là. Et s’il n’est pas trop tard, rester jusqu’au soir. Ca te va frérot ?"

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Un sourire illumina mon visage.

"Mon ancienne vie peut attendre. Là, j’en ai trouvé une ayant bien plus de valeur."

Oui, en plus de bien m’amuser aux côtés de Mike, j’avais enfin trouvé tout ce qui me manquait. Dans les rues de la capitale, je dérobais des bourses et des pierres précieuses au nez et à la barbe des puissants. Des richesses qui remplissaient mes poches, avant de fondre comme neige au soleil pour servir à mes plaisirs personnels. Des biens éphémères. Mais là, je venais de trouver un véritable butin, un vrai cadeau qui lui, ne disparaitrait pas dans une chope de bière et diverses babioles. C’était des diamants et des émeraudes que je chérissais plus que tout, et dont je désirais conserver contre moi, ne voulant les échanger contre rien au monde.

Pour la suite, nous nous étions littéralement jetés à l’eau. Oubliant justement mon ancienne vie, mon enfance perdue revenait rapidement. En effet, nous étions comme deux gamins espiègles qui idéalisaient le monde, vivant dans un univers fantastique fait de jeux. Jamais de mon existence, je n’avais eux souvenir de pareille expérience. Si seulement cette journée ne pouvait jamais se terminer, que nous serions deux immortelles condamnées à toujours nous amusés nous entendre et jamais nous fatigué. Mais, toutes les bonnes choses avaient une fin. Nous devions sortir de l’eau et quand nous fûmes rhabillés, une autre surprise nous attendait.

Sa femme fut venue, et voyant Mike marchait, du moins mieux se tenir, c’était un vrai miracle. Laissant exploser ma joie, je l’attrapais vivement dans mes bras pour l’embrasser, tellement je fus heureux de le voir aller de mieux en mieux. Bientôt, il redeviendra un loup fort et vigoureux. J’en étais persuader.

"Ah ! Parfait Orélia ! Ca tombe bien, je meurs de faim. Sa creuse de devoir s’occuper de ce gros bébé là."

Nous rentrions donc chez le couple et je mettais installer près de ma petite nièce. Devenant un peu un tonton gâteau, l’instinct familiale me venait naturellement. Dire qu’avant, j’avais peur d’être minable comme père, voilà que tout me venait comme si une fée me soufflait ce qu’il fallait faire dans l’oreille. Nous rigolions bien, nous gâtions la petite et parlions de tout et de rien. Jamais non plus, j’aurais cru vivre ce genre de chose, et c’était plaisant. Serait-ce donc la fin de mon histoire ? Toute ma vie où je cherchais quelque chose qui m’aurait manqué, se terminerait sur ce chapitre maintenant que j’avais trouvé cette famille ?

"Et sinon, maintenant que vous avez votre enfant, que comptez-vous faire ? Des projets en particulier ?"

Je savais que quand un gosse vous tombait dessus, la vie changeait drastiquement. Le couple devait se réorganiser et changer souvent ses plans. Et j’étais curieux de savoir ce qu’Orélia et Mike avaient en tête, comment ils prévoyaient leur avenir.

Quant à moi, je me voyais comme mon mentor Tanguy, mourir en voleur, prendre ma retraire très tard et disparaitre pour vivre en ermite attendant ma dernière heure dans le luxe. Je ne pouvais imaginer ma vie autrement, comment le pourrais-je ?

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Mike plaisanta bien, et pourtant, ce ne serait pas de refus de ma part, que de m’occuper de cette petite nièce. Décidément, à peine je voyais ma famille s’agrandir subitement que nous vivions de si grandes péripéties. Chaque jour fut une aventure. Toutefois, l’amusement laissa place à la gêne. Mon très aimé frère abordait un sujet bien sensible. Fondé une famille ? Je ne m’en sentais pas du tout capable, et voir indigne. Allons, avec la vie que je menais, ce serait la plus grandes des folies. Et je me considérais juste assez responsable pour m’occupée d’une enfant occasionnellement, que femme et enfant jour et nuit. Dans ce cas, je ne lâchais qu’un :

"Nous verrons cela. Et puis, j’ai déjà une famille, pourquoi en faire une autre ?"

Très franchement, je désirais profiter un maximum de temps avec Mike, Orélia et la petite princesse. Soit, ils auront besoin d’intimité, ce que je respectais. Mais j’essayerais de rattraper le temps perdu, et avoir ma propre famille, désolé de le dire si sèchement, me mettrait des bâtons dans les roues pour ce genre de projet. J’aurais aimé les rencontrés plutôt, pendant ma folle jeunesse, au début de l’âge adulte par exemple, peut-être que là, j’aurais mieux envisagé le chose mais à présent… C’était comme si mon esprit d’enfant refaisait surface, me faisant voyager dans le temps.

La proposition du forestier ne manqua pas de me surprendre. Connaissant son côté passionnel, impulsif et au sang chaud, je me posais la question s’il n’exagérait pas un peu. Car on aurait dit que depuis la naissance, il développait en lui un espoir bien naïf, que tout pouvait être aussi joyeux et candide que lui, et que tout le monde, devait vivre la même chose.

"Es-tu sûr de ce que tu me demande ? Ne dis-tu pas ça sous la fièvre de la paternité ? Tu ne reviendras pas sur ta parole ?"

Il y avait d’autres facteurs qui pouvait freiner l’acceptation de ce projet. Mise à part ceux venant à l’instant d’être cités, il y avait aussi le fait que j’étais un gros solitaire, que je ne voulais nuire à la vie de couple de mes deux êtres les plus aimés, et surtout, que je trainais derrière moi un nuage bien noir. Voleur, j’étais un criminel rechercher, attirant aussi bien les foudres des autorités, que de nombreuses personnes louches et monstrueuses désirant vengeance. Ce serait les mettre en danger non ? Malgré cela, l’idée de vivre avec eux, et participer à leurs aventures me tentait fortement. J’en rêvais, mais je me sentais quelque peu ralentis.

Sans oublier non plus, son grand désir de me voir avec quelqu’un. Séduire quelques dames, ne me dérangeait pas, mais je me doutais des ambitions de mon frère. Ayant fait la confidence de ma plus grande histoire d’amour, il devait y avoir un lien. Cependant, le souvenir étant bien trop récent du fait de l’avoir raviver, elle eut le don de me mettre plus mal à l’aise que vouloir faire la fête.

"Cela parait être un projet fort agréable, qui demande réflexion. Tu sais quoi ? J’ai vue dans le coin, quelques herbes qui seraient parfaites pour un potage qui t’aiderait à te sentir mieux bien vite. Repose-toi là avec ton enfant. Si tu le permets, j’irais avec ma bien aimée belle-sœur pour aller plus vite."

Il existait bien des herbes pouvant aider Mike, mais ceci était en réalité une ruse. Car en réalité, Orélia fut le cerveau de la bande, le membre le plus sage et réfléchis du couple. Et donc, si je voulais discuter de certains points sensibles, la jeune femme saura sans doute être de bon conseil. Mike étant trop « passionnel », j’eus peur que mes doutes ou craintes puissent le faire mettre hors de lui, déprimé ou alors, trop enjoué, les rejetteraient et prendrait à la légère les risques. Et puis, ce serait aussi une bonne occasion de me rapprocher de ma belle-sœur. Nous eûmes déjà l’occasion d’apprendre à mieux nous connaitre, ce pourquoi je lui accordais une telle confiance.

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Prendre l’air fut toujours aussi agréable. Moi qui dormais des fois à la belle étoile ; qui courrais de toits en toits pour échapper à des gardes… Sentir l’air frais sur ma peau était donc une habitude. J’avouais qu’en sortant avec Orélia, j’eus peur que Mike fasse une drôle de tête et se relance à une nouvelle crise de jalousie. Mais le frangin semblait enclin et nous laissa donc en pleine intimité. Et puis, il devait avoir besoin aussi de se retrouver seul avec sa fille, continuer à créer et renforcer son lien avec sa progéniture. De quoi laisser à sa compagne et moi-même, tout notre temps pour converser et en faire autant.

"Ha ! Je comprends. C’est parfois bon de lâcher prise, et souffler de temps en temps."

La suite par contre, eut le mérite de me surprendre. Alors que je m’apprêtais à questionner ma belle-sœur, cette dernière se lâcha en confidence. Prenant défense de son mari, elle finissait même par parler de sa faute. Cette histoire la tourmentait encore. Qui tournerait facilement la page après cela ? Une trahison restait une blessure profonde et douloureuse, qui pouvait mettre des années et des années à se réparer, et encore, souvent laissait une belle cicatrice. Ne disant mot, Orélia fut totalement libre de s’exprimer et je ne cacherais pas que son récit me touchait. Elle finissait par se blottir dans mes bras, histoire de trouver du réconfort contre ces souvenirs douloureux. Emu, je vins à porter mes mains autour de sa taille, un bras dans le dos et le second sur les épaules comme si je cherchais à la protéger. Et comme ce fut à mon tour visiblement de répondre, je sacrifiais mon sujet principal, même si c’était ce qu’elle demandait, au profit d’un discours que je jugeais plus approprié.

"Orélia… Je connais un peu le caractère de Mike ne t’en fais pas. Et puis, je vous aimes tous les trois plus que tout autre chose au monde. Vous êtes les personnes m’étant le plus précieuse. Il suffit qu’Aliénor, toi ou Mike criait mon nom pour que j’accours et vienne vous aider. Il a de la chance de t’avoir, tu es la tête pensante et sans toi, je suis sûr que ce nigaud se ferait mal bien plus souvent haha !" Petite plaisanterie qui était vraie pour moi, faite pour détendre l’atmosphère, je poursuivais. "Et je sais qu’il a du charme malgré tout. Comme je l’ai déjà dis, je l’aime. En plus d’être mon frère de sang, il l’est aussi du cœur et j’ai de l’énergie à revendre pour le supporter, prêt à faire des sacrifices pour lui car je voie aussi, de bien belles qualités en lui comme tu me la si bien expliquer. Je ne supporterais pas s’il devait vous arriver quelque chose, et encore moins, je n’en survivrais pas si jamais… Enfin voilà."

Je préférais ne rien dire de la faute de Mike. Je pouvais avoir ce sens « humain », j’ignorais parfois quel était le mot juste à employer. J’y allais par instinct mais si ma belle-sœur avait à cœur d’en parler encore, je l’écouterais. Ayant connu quelques trahisons également, amoureuse ou non, je savais que cela était très douloureux. C’était comme si on vous arracher quelque chose de votre corps avec violence.

Pour tenir parole, nous récupérions quelques herbes avant de renter. Nous prenions la main dans le sac Mike en forme, entrain de jouer avec sa pouponne. Un cadre semblant bien rose, mais qui en réalité, était touchant.

"Oui, on a trouvé ce qu’on cherchait. Installez-vous, je vais préparer quelque chose qui fera du bien à tout le monde."

Pendant que je jouais avec la marmite, et que le reste de la famille se retrouvait, j’eus le curieux souvenir de ma rencontre avec une alchimiste. Curieux de l’art du poison et de la médecine, je m’étais approché d’une fabricante d’élixire. La femme avait très vite développé un attachement à me personne. Elle se donnait à quelques jeux de séduction, malgré qu’elle avait pas loin de la soixantaine, mais ceci n’était rien en comparaison de sa fille qui ressemblait à une fée des bois. Et avec qui, j’aimais apprendre de nombreuses choses si vous voyez ce que je voulais dire.

"Et voilà ! Mangez doucement par contre. Et Mike, ca devrait aussi t’aider à te calmer et donc te détendre, même si je sais que d’ordre naturel, c’est peine perdue." Je taquinais bien entendu.

Le ragout aux herbes servit dans des bols, nous pouvions donc commencer à manger tous ensemble pour profiter de cette fin de journée. Oubliant même mon autre activité, je me vis rester ici à jamais, vivre avec eux et au final, trouver enfin l’endroit où je pouvais mener ma vie, mon véritable chez moi. Mais la vie, le destin, l’Univers était quelqu’un de bien sadique. A croire qu’une loi du cosmos, interdisait d’etre heureux, de profiter de quelque chose valant la peine de vivre. Car, après quelques heures, quelqu’un venait frapper à la porte. En allant ouvrir, on pouvait tomber sur quelqu’un de plutôt sombre, une femme encapuchonnée avec un visage d’ange, mais au regard mesquin.

"Argan Tanguy ?"

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Pourquoi cette injustice ? Pourquoi était-elle venue jusqu’ici ? Mike tenta sans doute un brin d’humour, mais cela ne suffisait pas à détendre l’atmosphère. S’il se rendait compte, s’il pouvait comprendre… N’ayant d’autre choix, je suivais à l’extérieur cette femme, avec l’esprit inquiet. Nous laissions donc Mike et sa famille entre eux, pendant que nous marchions quelques mètres avant de nous arrêter au clair de lune. La femme semblait se repaitre de cette lueur magique, baignant les traits de son doux visage à ses rayons d’argent, laissant le reste de sa silhouette, fusionner dans l’obscurité. Ceci pouvait donner un cadre enchanteur, mais je n’étais pas disponible pour un peu de charme. Donc, tranchant avec l’ambiance, je demandais directement le vive su sujet.

"Que veux-tu Liliane ?"

La femme tourna sa tête vers moi, et un sourire bien sombre, accentuaient ses traits sous la Lune, la rendant cette fois-ci, bien plus effrayante.

"Allons, tu manques de manière. Tu ne veux pas me présenter ta famille ? Je crus en avoir entendu parler, mais je n’osais le croire. Elle est si charmante…"
"C’est pour la réunion des anciens ?"

Liliane fit une drôle de moue, comme si elle était déçue que je ne jouais son jeu. En même temps, la connaissant, il était préférable de ne se lançais dans ses mascarades. Mauvaise perdante plus que tout, elle aurait sans doute tout fait pour que je perde le plus rapidement possible et avoir le dessus sur moi. Là, voyant que ce serait peine perdue, elle renonça semble t’il à ses habitudes et accepta ma requête.

"Je t’ai connu plus amusant et… Distrayant Argan. Mais soit. Oui je te rappelle que l’accord entre nos deux guildes tient toujours. Et que c’est à la prochaine lune qu’elle doit avoir lieu."

Déjà ? J’en fus choquer, ne me rendant point compte à quel point le temps passait vite et que déjà, je devais affronter une chose que je manquais d’oublier et qui chamboula bien plus que mes projets. Quelques peu perdu, je regardais tantôt Liliane, tantôt la maison d’Orélia, Aliénor et Mike. Ce fut comme si je regardais une dernière fois, ces murs avant qu’un géant ne viendrait l’écraser avec ses occupants à l’intérieur. Liliane, ayant compris mes pensées, car elle était très douée pour déceler ces dernières chez n’importe qui, rajouta :

"Cela ne doit pas être facile, quel dommage, ils avaient l’air si sympathique. Mais, tu as un accord à respecter Argan. Il vaut mieux le suivre, ce qui fait ton charme est ta parole. Sinon, tu sais qui le prendra mal et crois moi, quand il aura fait de ces gens-là, il connaitra ton point faible et les réduire à rien."

Serrant les dents, je me rendis bien compte que Liliane avait raison, même si au fond, la voleuse cherchait surtout à me piquer, me provoquer et me faire sentir encore plus mal qu’avant. Si seulement lui en mettre une résoudrait tout, cela m’aurait arrangé. Mais elle n’était pas le principal problème.

"Oui je sais." Grognais-je avant de poursuivre. "Je serais présent. Vas le leur dire. Laissez-moi juste le temps, de leur dire au revoir."
"Allons beau gosse, tu auras peut-être une chance de les revoir après, si tu es sage."

Et d’un clignement d’œil taquin, Liliane disparue dans les ténèbres comme par magie, me laissant seul. Seul oui, avec mes doutes, mon mal être et ma peur… Les revoir après… Si j’avais une chance de m’en sortir vivant. Ce contrat était très spécial, il fut conclu peu de temps avant ma rencontre avec Mike. N’ayant aucune attache, je me sentais prêt à affronter le monde, avec l’arrogance de la jeunesse. Mais maintenant, j’avais peu de tout perdre. La vie me persécutait, me donnant pour reprendre et en rire. Car pour une première fois, j’eus vraiment peur de perdre quelque chose en plus de la vie.

Toutefois, ne pouvant pas partir comme un voleur, je me devais de prévenir ceux que j’aimais. Alors, le pas lourd, je revenais chez eux, la mine décomposait avec un sourire sonnant faux. Comment le dire que j’étais obligé de partir ?

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Mike ne pouvait pas s’empêcher de blaguer, taquiner et se montrer si joyeux. Telle était sa nature et aussi, telle était une des raisons pour laquelle, j’aimais mon frère. Il était impulsif certes, voir énervant, mais sa bonne humeur était si contagieuse et je m’en voulais déjà de briser cela. Que j’aimerais rester ici, faire que notre duo soit indivisible. Pourquoi pas abandonner le vol et lui la vie de forestier pour qu’ensemble, nous montions une nouvelle entreprise, oubliant les malheurs du passé ? Mais non, la vie semblait désireuse de me voir souffrir en m’arrachant ce qu’elle m’avait donné.

Finalement, Mike et Orélia comprirent que quelque chose n’allait pas et très vite, la bonne mine s’effaça pour laisser place à l’inquiétude. Ne voulant ni reprendre mon frère, ni leur provoquer bien plus de tracas, il fallait que je coupe court à cette soirée le plut tôt possible. Et qui sait, j’arriverais peut-être à revenir aussi rapidement une fois cette affaire régler.

"Je suis désolé mais… Vous ne pourrez rien faire pour moi. Là où je dois aller, vous ne pouvez pas me suivre. Il faut… Il faut que je parte dès ce soir, car un de mes engagements est en jeu."

Bien entendu que j’aurais aimer les voir tous les deux à mes côtés, profitant de ce moment de complicité encore pour un moment. Mais là où je devais me rendre, c’était bien entendu dangereux, s’il devait leur arriver malheur, jamais je ne m’en remettrais, déjà que Mike revenait d’entre les morts. Mais surtout, cette mission impliquait d’être le plus discret possible. On réunissait les maîtres du silence et de l’ombre pour sans doute, le coup le plus fort de toute notre carrière de voleur.

Emu tout de même, je cherchais à les rassurer, et ne trouvai rien de mieux que de les complimenter. A voir si cela aura un effet bénéfique et escompter.

"Je vous remercie à tous deux pour ce que vous avez fait pour un misérable voleur comme moi. Malgré mes crimes, vous m’avez offert une famille dont je ne m’en sens pas digne. Je vous aime donc comme le frère et la sœur que je n’eus jamais dans ma vie, et vous fais le serment, si cela vous en dit, de revenir vous voir dès mon affaire régler."

Ne pouvant y résister, je me jetais sur eux pour les enlacer en même temps, sentir ces deux corps contre le miens, dont la chaleur m’apportait à la fois un soulagement et une douleur au niveau du cœur. Que je les tinsse fermement, ne voulant les lâcher car j’avais peur encore de les perdre, mais aussi ce geste aurait pour signification que je devrais de suite les quitter pour moment à la durée non déterminée.

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