Cheryl me présenta son amie. Et je ne trouvais rien de mieux à faire en guise de réponse que d’hochais la tête en signe de gratitude. Elle m’avait sauvée, j’en fus reconnaissant, mais je restais tout de même méfiant en apprenant qu’elle était mère de l’homme que Cheryl avait tué, un sorcier noir si ma mémoire ne jouait pas de tour. Et si les amazones étaient bien derrière tout cela, pourquoi se retournait contre leur reine ? Soyons honnête, je me sentais complétement perdu dans cette histoire. Tout ce que j’avais donc à faire, c’était d’acquiesçait et voir comment les choses se passeraient.

Ma belle Cheryl dut prendre les devants. Et bien que je désirasse la retenir, ne voulant qu’elle coure le moindre le risque, je du me plier à son désir. Toutefois, l’épreuve fut éprouvante. Pendant sa longue absence, car oui je crus qu’elle partait pour des mois, je mourrais d’inquiétude. Ne faisant pas cent, mais mille pas, je frappais dans les pierres ou les branches avec mon pied, répétais à rendre fou quand elle reviendrait, que je ferais mieux d’aller la retrouver au cas où, angoissais à l’idée qu’il lui arrive quelque chose ou pire, qu’elle succombe à son ancien « amant ». Enfin pas Cheryl, mais l’autre en elle. Bah je ne savais plus !

Finalement, mon cœur fut soulagé quand je la revoie seine et sauve. Un seul désire animait mon âme, la prendre dans mes bras pour l’embrasser et que nos deux corps n’en fassent plus qu’un. Malheureusement, je fus brutalement stoppé dans mon élan. Pire que tous les sortilèges noirs, mon amour prononça les mots mortels devant moi. « Elles ont attrapé Ben ! »

Le souvenir de mon principal rival fit violence dans mon esprit. La colère montait en moi. J’espérais ne plus entendre cet infâme patronyme avant un bon moment encore, voilà qu’on osait le prononcer en ma présence. Et le plus terrible je pense, fus de constater l’émotion qui émanait de la princesse Elfique. Elle semblait en pleine émoie, comme si son AMANT, allait mourir. Elle se souvenait de ses sentiments pour lui ? Elle venait tout de même me dire « Aime moi ». Mais, l’amour n’était là pour le moment.

Alors, quand son amie Cara expliqua qu’elle avait un plan, et me questionna sur mes sentiments pour Cheryl, je regardais cette dernière avec soupçon. L’aimais-je ? Je ne pouvais pas imaginer une seconde de mon futur sans elle. Je la désirais, l’avoir rien que pour moi. Pourtant, en plus de cette sorcière noire en elle, un nouvel obstacle se dressait à nouveau sur ma route. Combien de personne devrais-je affronter pour gagner pleinement son cœur ? Devais-je tuer toute une armée ? Et après ? Quelque chose me disait que nous n’en finirions jamais.

"Fais ce que tu as à faire, et finissons-en."

On ne pourra pas dire que cette journée, ne fut pas remplie en émotion. J’étais constamment tiraillé entre la colère, l’amour, la passion, le doute… Mais pas un seul instant, mon âme trouva la paix. Et là, elle allait être ébranler, pire qu’un ivrogne sortant de taverne pour être roué de coup par une bande de voyous au tournant d’une ruelles. Et tout cela, me mènera à commettre une chose abominable…
Garant dans mes bras mon amour, j’avais peur qu’en la lâchant, elle me fuyait pour toujours. Et ce sentiment fut renforcé quand je vis arrivé Ben ! Celui que je ne pensais pas croiser la route de sitôt, voilà qu’il se tenait là, et qu’on osa proposer qu’il accompagne ma douce.

Là, je n’avais qu’une seule envie, le tuer. Hors de question qu’il accompagne seul Cheryl. J’imaginais ce monstre capable de tout et corrompre l’âme de mon amour. Mais les mots de cette dernière eurent raison de moi et j’ai dus me faire violence pour juste, contenir ma rage. Qu’on en finisse oui.

Nous fûmes donc trainés tous les deux et le plan semblait se déroulait sans accrocs. Nous fûmes comme convenu aux cachots et l’idée que Cheryl soit entre ce sorcier et Ben me tiraillait violemment. J’ignorais quoi faire, et la seule idée qui me venait, fut de commettre un massacre. En tout cas, dès que je le pouvais, je lançais des regards assassins à mon rival. Mais les choses dérapèrent bien après.

On eut le signal quelques temps plus tard, et nous en profitions du chaos pour nous échapper. Mais pendant toute cette montée d’adrénaline, j’eus du mal à maintenir la bête qui était en moi. Je voulais bien questionner Cheryl sur ce qui s’était passée, savoir à quoi servirait une telle potion. Mais mon ego de male me pousse à autre chose.

Me retrouvant donc « seul » avec Ben, je ne pus me retenir plus longtemps et vint à la confrontation.

"Pourriture ! Tu ne mérites pas une femme comme elle !"

Telle une bête furieuse, je me jetais sur mon rival et le souleva par le col. Etais-je encore maître de moi-même ? Difficile à dire avec tous ceux dont j’étais victime tant en amour qu’en magie. Mais nous venions toutefois à nous battre et ce n’était pas jolie à voir. Le bougre savait se défendre, et nous rendions coup par coup. Bien que je ne fusse pas très musclé, j’étais agile et rapide. Je recevais quelques bien entendu, cependant je ressentais à peine la douleur, drogué par la folie qui me possédait. Profitant donc d’un nouveau donné par mon adversaire, je me glissais sur le côté et le fis tomber en le fauchant avec ma jambe.

Ben tomba au sol et là, je profitais bien de mon avantage pour me jeter à nouveau sur lui, et sans retenu, l’asséner de nombreux coups au niveau du visage. Il tenta de se défendre, cependant je fis le sacrifice d’éclater mes poings contre ces avants bras, pensant qu’il finirait par céder et que je le finirais à petit feu.

"C’est pour tout le mal que tu lui as fait pourriture !!!"

Ce qui suivait me paraissait quelque peu flou. En réalité, à quoi suivait cette histoire ? Sans explication, je me retrouvais aux côtés de Cheryl et de son mari, sans le moindre souvenir du pourquoi et du comment. Perplexe, je demandais à mes compagnons qui semblaient tout autant perdu que moi. Nous étions donc là, trois corps abandonnées au milieu d’une clairière, accompagné par le chant des oiseaux nous souhaitant la bienvenue sans plus de précision. Malgré la quiétude qu’offrait la forêt, je me fis violence pour fouiller dans ma mémoire sans succès, la raison de ma présence ici. Le dernier souvenir qui me semblait revenir, fut quand je les avais quittés après l’attaque orc. Depuis, le néant.

Et à travers les buissons, apparue une femme qui se fera identifier comme étant Cara. Bien qu’étant sur mes gardes, je fus rapidement rassuré de constater qu’il s’agissait d’une connaissance de Cheryl. De plus, la femme apporta sans rien demander en retour, les réponses que nous attendions. Son récit semblait tenir la route, mais certains points me laissèrent perplexe.

"Etrange que je n’en ai pas eus la moindre idée. Tout ce que vous dites me parait sensé, mais je n’arrive pas à avoir la moindre bribe de souvenir pour prouver vos dires. Déjà, pourquoi aurais-je accepter une mission si périlleuse sans la moindre compensation ?"

Après tout, je n’étais qu’un mercenaire. Normal que je demandais une rétribution, surtout pour une aventure aussi périlleuse. Mais, n’ayant eut souvenir d’un quelconque contrat, je fis bonne figure de ne pas m’attarder sur cela. Tel un noble seigneur, je passais directement à les saluer pour me séparer d’eux.

"Mais peu importe la fortune diantre. Mes amis, même si je n’en ai souvenir, je fus bien heureux de recroiser votre route. Et cette aventure me parait au final fort plaisant. Me pardonnez-vous si je prends congé de vous. Mais si jamais vous avez besoin d’une paire de bras aux tarifs négociable, sonnez moi et je viendrais à vous."

Ainsi les saluant, je partis de mon côté. L’endroit était à nouveau calme. Ma marche me mena à travers cette nature si reposante. Les oiseaux ne nous avaient pas abandonné. Invisibles, ils nous parlaient encore, apportant un peu d’ambiance dans cet univers mort. L’air frais était vivifiant. Et curieusement, j’en oubliais déjà tout ce qui venait de se passer. Accordant foi aux explications de cette Cara, je ne vis aucune raison de m’alarmer. Tout de même, la seule chose négative que je pouvais ressentir, fut le sentiment d’avoir perdu une semaine de ma vie. Mais qui me la rendra ?

En tout cas, cette expérience m’aura appris à chérir le temps que j’avais, profiter de chaque jours qu’on m’offrait. Et donc, je partais pour de nouvelles aventures, déterminer à aimer chaque seconde de ma vie et faire de chaque jour…. Quelque chose de mémorable.